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Contemporain de l’ingénieur social Émile Cheysson, de l’économiste Charles Gide et du sociologue Maurice Halbwachs, Édouard Fuster professeur au Collège de France entre 1910-1935, chaire de Prévoyance et assurances sociales, puis assistance sociale, et à l’Institut d’urbanisme de Paris (1919-1935), eut aussi de multiples responsabilités institutionnelles, notamment dans les secteurs relevant de l’hygiène sociale et du service social. Son nom, son action et ses publications restent portant ignorés de beaucoup de spécialistes et professionnels. Cet article a pour objectif de montrer combien la diversité et la richesse de ses champs de connaissance, d’expérimentation et de pratique des enquêtes transnationales relatives à l’hygiène à l’assurance et à la prévoyance, ont été confrontées au rapport complexe entre histoire, mémoire et oubli. L’anamnèse est ainsi rendue d’autant plus difficile que les archives privées ont été détruites. Seuls les travaux et quelques correspondances d’Édouard Fuster, ces traces d’une vie professionnelle, ont permis grâce à l’apport d’autres sources documentaires françaises et étrangères d’éclairer sous un angle nouveau le chemin de vie de cet « homme mêlé », praticien, passeur et expert, au cœur de la construction de l’État social.

Contemporary of the social engineer Emile Cheysson, the economist Charles Gide and the sociologist Maurice Halbwachs, Edouard Fuster professor at the Collège de France between 1910-1935, chair of Prévoyance et assurances sociales, then social assistance, and at the Institut d’urbanisme de Paris (1919-1935), had also multiple institutional responsibilities, particularly in the sectors relating to social hygiene and social service. His name, action and publications remain unknown to many specialists and professionals. The purpose of this article is to show how much the diversity and richness of its fields of knowledge, experimentation and practice of transnational investigations relating to hygiene, insurance and foresight have been confronted with the complex relationship between history, memory and forgetting. The anamnesis is thus made all the more difficult by the fact that private archives have been destroyed. Only the work and some correspondence of Ed. Fuster, these traces of a professional life have made it possible, thanks to the contribution of other French and foreign documentary sources, to shed new light on the life path of this “mixed man”, practitioner, transmitter and expert, at the heart of the construction of the social state.