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Cet article s’inscrit dans le champ des recherches qui étudient l’institution de l’urbanisme comme discipline, à travers la diffusion, la codification et l’institutionnalisation des connaissances sur lesquelles se sont établies, au cours de la première moitié du XXe siècle, les pratiques de la planification urbaine. Afin d’ouvrir un aperçu sur les circonstances dans lesquelles l’enseignement de l’urbanisme s’est constitué, et la manière dont son objet a été défini, l’analyse se fonde sur la spécificité des cours professés par Édouard Fuster sur « L’organisation sociale des villes » dans le cadre de l’École des hautes études urbaines, puis de l’Institut d’urbanisme de l’Université de Paris à partir de 1924. En s’appuyant sur la trajectoire du réformateur dont la carrière a été partagée entre action réformatrice et pratique savante, le présent travail entend notamment éclairer le processus de transmutation à travers la ville, cadre et objet de l’action réformatrice, qui s’est constituée en objet de savoir.

This article is part of the field of research that studies the institution of urban planning as a discipline, through the dissemination, codification and institutionalization of the knowledge on which urban planning practices were based during the first half of the 20th century. In order to provide an overview of the circumstances in which urban planning education was constituted, and the way in which its purpose was defined, the analysis is based on the specificity of the courses taught by Edouard Fuster on “The social organization of cities” at the École des hautes études urbaines, then at the Institut d’urbanisme de l’Université de Paris from 1924 onwards. Drawing on the trajectory of the reformer whose career has been divided between reform action and scholarly practice, this work aims in particular to shed light on the process of transmutation through the city, the framework and object of the reform action, which has been constituted as an object of knowledge.