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Après l’effondrement de l’Union soviétique comme système gigantesque des idéologies et d’une structure socioculturelle tout à fait spécifique, la vie psychique, culturelle et sociale subit en Géorgie des changements considérables au niveau de la structure de la société, au niveau des liens entre les différentes couches sociales et entre les générations. La perte de la place symbolique de chacun des individus, la coupure de la transmission culturelle entre les pères et la nouvelle génération dite « post-soviétique », la privation réelle des objets du désir, et même du besoin, ainsi que la disparition soudaine et même non désirée des idéaux soviétiques ont bien endommagé les repères symboliques de cette société qui est toujours en train de se construire et qui, dans le champ politique, répète sans cesse l’expérience traumatique de la perte et de l’effondrement de l’Union soviétique.

After the collapse of the Soviet Union as an enormous imbricated system of ideologies that entailed a particular socio-cultural structure, psychic, cultural and social life in Georgia experienced considerable changes. These touched on the basic social structure, the ties between social classes and generations. The individual loss of symbolic place, the break in cultural and paternal transmission concerned the new “post-soviet” generation. The real privation of objects of desire, even of objects of need as well as the sudden undesired disappearance of the soviet ideals were a blow to the symbolic markers in a society always in the process of constructing itself. One sees the repeated traumatic experience of loss repeated in the political field of the soviet collapse.