Je ne retournerai pas mourir chez maman : freudisme et actualité gay
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La question homosexuelle requiert un modèle d’interprétation renouvelé mobilisant une dialectique de l’être et de l’avoir (être le phallus de la mère/avoir le phallus de la mère dans l’objet) encore à formuler, puisque Freud s’en tient au registre de l’avoir (ou pas) pour éclairer la clinique du cas. Cette option me paraît insuffisante. Mais, au-delà de la clinique du cas, il faut bien aussi revisiter la recherche freudienne au plan des masses, parce que, si Freud motive la structuration du lien social à partir de l’amour homosexuel inconscient des mâles hétérosexuels qui font la loi, ce point de vue est très mal adapté pour rendre compte de l’actualité des foules homosexuelles désormais instituée sous les ressorts d’un amour forcément homosexuel ou, dit en langage freudien, manifestement homosexuel.
The question of homosexuality needs a new interpretative model building on the dialectic of having and being (being the mother’s phallus / having the mother’s phallus in an object) that is yet to be formulated, because Freud’s approach to this clinic is limited to the register of having (or not). This seems to me insufficient. However, beyond the clinic of individual cases, we should also revisit the Freudian research in the social field, because while Freud makes the unconscious homosexual bond between the law-making heterosexual males the structuring principle of the social link, this perspective is ill-adapted to account for today’s homosexual groupings, which are founded on a love that is necessarily homosexual or, as Freud would put it, manifestly homosexual.
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