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Dans Colonial Suspects (2018), Kathleen Keller étudie la mise en place d’un appareil de surveillance en Afrique-Occidentale française (AOF) entre les années 1910 et les années 1930. Mais à trop considérer que ceci relève de la paranoïa des colonisateurs, elle néglige l’étude des mobilisations anti-impérialistes globales, dont l’histoire est en plein renouveau. Inversement, ce domaine, représenté par les livres dirigés en 2013 et 2016 par Holger Weiss, néglige la critique des sources issues du renseignement politique colonial. À partir de ces exemples, l’article plaide pour une articulation de l’histoire de l’action publique et des mobilisations collectives.

In her book Colonial Suspects (2018), Kathleen Keller studies the setting up of a surveillance apparatus in French West Africa in the 1910s to 1930s. However, paying great attention to the paranoia this reveals among the colonizers, she neglects to examine general anti-imperialist mobilizations, the history of which is attracting growing attention. Inversely, the 2013 and 2016 books by Holger Weiss which focus on this area, fail to provide a critique of sources arising from colonial political intelligence. On the basis of these examples, the article calls for an articulation of the history of public action and of collective mobilizations.