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Dans les relations sexuelles et amoureuses qui caractérisent une société « d’avant la sexualité », celle de la Grèce archaïque ( viiie- ve siècle avant notre ère), le critère de l’âge joue un rôle différent de celui qu’il joue dans les sociétés occidentales contemporaines : cela vaut à la fois pour le mariage mais aussi pour les relations homoérotiques – dites pédérastiques – chantées dans la poésie archaïque, lors du banquet aristocratique (Théognis, Anacréon) ou lors d’autres contextes communautaires (Alcman, Sappho). Le mariage grec est asymétrique en terme d’âge et les relations homoérotiques entre femmes, contrairement à certaines idées préconçues, ne sont pas plus égalitaires que les relations entre hommes. Pour analyser le lien entre âge et sexualité en Grèce archaïque, il convient de comprendre l’éros grec en distinguant l’asymétrie de l’âge de la réciprocité amoureuse ( philótēs).

Archaic Greece (eighth to sixth centuries BCE) is a society which we might term “before sexuality”: in the sexual and romantic relations that characterize it, the criterion of age plays a different role from that in modern Western societies. This applies not only within the framework of marriage, but also in the context of homoerotic relations – known as pederastic – as celebrated in the poetry of the aristocratic banquet (Theognis, Anacreon) and other communitarian contexts (Alcman, Sappho). Greek marriage was asymmetrical in terms of age, and it is necessary to challenge the preconceived idea that female homoerotic relations between women were any more egalitarian than those between men. Consequently, if we are to understand the connection between age and sexuality in Archaic Greece, the approach to Greek matters of love ( éros) must distinguish between asymmetry of age and romantic reciprocity ( philótēs).