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Huit mois durant, la drôle de guerre (1939-1940) gèle les opérations militaires entre la France et l’Allemagne. Cette situation figée n’empêche pas les intellectuels français de chercher à mobiliser les consciences et leur attention se porte notamment sur les pays scandinaves, alors neutres. Dès la déclaration de guerre, plusieurs auteurs issus de l’extrême gauche pacifiste ont ainsi gagné la Norvège ou la Suède, afin de ne pas participer à la guerre. Quelques mois plus tard, la résistance de « l’héroïque Finlande » à l’URSS enflamme à l’inverse l’intelligentsia de droite, parfois plus avide d’en découdre avec le communisme qu’avec Hitler. La fin des combats suscite d’ailleurs un plus large débat d’idées en France sur la position des neutres dans le conflit. L’invasion du Danemark et de la Norvège en avril 1940 provoque d’ultimes prises de position, elles seront vite noyées dans le désastre de mai-juin 1940 qui engloutit la France.

For eight months, the Phoney War (1939-1940) froze military operations between France and Germany. This static situation did not prevent French intellectuals from seeking to mobilize consciences and their attention was focused in particular on the Scandinavian countries, which were neutral at the time. As soon as war was declared, several authors from the extreme pacifist left thus left for Norway or Sweden, in order not to participate in the war. A few months later, the resistance of “heroic Finland” to the USSR ignited the right-wing intelligentsia, which was sometimes more eager to fight communism than Hitler. The end of the fighting also prompted a wider debate in France on the position of neutrals in the conflict. The invasion of Denmark and Norway in April 1940 provoked final stances, which were quickly drowned in the May-June 1940 disaster that engulfed France.