Au croisement de la justice environnementale et épistémique
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Face aux enjeux climatiques, les politiques publiques cherchent à adapter les sociétés aux impacts prévus et imprévus. Cependant, les populations vulnérables, notamment dans les zones à risque, rencontrent des défis accrus en termes de sécurité alimentaire, santé et infrastructures, avec des ressources limitées pour s’adapter. Ces injustices environnementales viennent exacerber les injustices sociales auxquelles ces populations sont déjà exposées. Les travailleurs sociaux sont sollicités pour mettre en œuvre des politiques d’adaptation, via par exemple les écogestes, mais les vulnérabilités économiques et sociales réduisent l’efficacité de ces efforts tout autant que la forme injonctive et culpabilisante de ces politiques. Alors que les personnes vulnérables sont souvent stigmatisées comme indifférentes aux enjeux écologiques, elles expriment une certaine distance par rapport aux récits dominants et s’approprient les enjeux environnementaux. Ce texte propose d’analyser les obstacles entre imaginaires collectifs et spécificités écologiques, explore la place des savoirs écologiques dans le débat public, et conclut sur l’articulation possible entre justice environnementale et injustices épistémiques.
Faced with the challenges of climate change, public policies are seeking to adapt societies to its foreseeable and unforeseen impacts. However, vulnerable populations, particularly in at-risk areas, face increased challenges in terms of food security, health, and infrastructure, with limited resources to adapt. These environmental injustices exacerbate the social injustices to which these populations are already exposed. Social workers are called upon to implement adaptation policies, such as eco-gestures, but economic and social vulnerabilities reduce the effectiveness of these efforts as much as the prescriptive and guilt-inducing form of these policies. While vulnerable people are often stigmatized as indifferent to ecological issues, they express a certain distance from dominant narratives and take ownership of environmental issues. This text analyzes the obstacles between collective imaginaries and ecological specificities, explores the place of ecological knowledge in public debate, and concludes with a possible link between environmental justice and epistemic injustices.
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