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Professionnels et société civile se questionnent au sujet de la grande vieillesse évoquant la crainte que leur volonté, comme celle des personnes âgées aujourd’hui, ne soit pas entendue lors de l’entrée en établissement. Notamment parce que, le plus souvent, la décision d’entrer en établissement n’est pas prise par la personne âgée elle-même, posant ainsi la question du respect de sa volonté et de son accompagnement.Cet article vise à rapporter l’expérience des personnes âgées sur la prise de décision d’entrée en établissement. Il s’appuie sur les données d’une étude qualitative réalisée en 2015-2016 auprès de 17 personnes entrées depuis moins de 3 mois ou sur liste d’attente pour un établissement.L’étude des déterminants de l’entrée permet de mettre en évidence la notion d’équilibre, de compromis nécessaire entre les risques et les avantages. La temporalité et l’absence d’alternatives apparaissent comme des facteurs extrinsèques mais influençant fortement la prise de décision. L’analyse questionne la gestion des risques, la notion de choix, le caractère collectif ou personnel de la décision et l’intention versus la résignation lors de la prise de décision.L’anticipation de la réflexion permettrait de mieux accompagner les personnes âgées, à une condition : que la société soit prête à accepter les choix, donc les risques pour les personnes âgées.

Among healthcare professionals and civil society, there are some questions about old age, and some are concerned about the idea that they will be institutionalized without their voice being heard, in a similar way to the elderly today. This is primarily because the decision for institutionalization is usually not taken by the elderly person himself/herself, thus raising doubts about the respect of his/her will and his/her support.The purpose of this article is to report the experience of elderly individuals regarding decision making about institutionalization. It is based on data from a qualitative study carried out in 2015–2016 involving seventeen individuals who had been institutionalized for less than three months or who were on a waiting list for placement in a care home.The study of the determinants for placement in a care home highlights the concept of balance and compromise needed between risks and benefits. Temporality and the absence of alternatives appear as external factors, but have a significant impact on decision making. Risk management, the concept of choice, the collective or individual nature of the decision, and intention vs. resignation in the decision-making process are at the heart of the analysis.Forward-thinking could better support the elderly, but under the condition that society should be ready to respect the choices and therefore the risks taken by the elderly.