Clinique de la maltraitance, paradigme du don et politique publique
Type de matériel :
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La pratique d’une équipe de soins ambulatoires de psychiatrie de la personne âgée a donné l’occasion à l’un des co-auteurs du présent article d’identifier la complexité de la confrontation avec des situations familiales de tension, voire de maltraitance. Dans ce cadre, le recours à l’approche contextuelle s’est avéré fécond pour expérimenter des modalités de résolution de l’ordre de la guidance familiale, en lien avec toutes les parties prenantes de la situation. C’est une approche comparable qui a servi de fil directeur à la démarche de consensus qu’a conduite le second auteur de cet article en vue de servir une avancée non pas intrafamiliale mais sociétale, grâce à l’élaboration collective d’une définition de référence de la maltraitance. L’article a été rédigé à deux voix : celle d’un soignant qui a, dans sa pratique, tenté de frayer un chemin pour des solutions acceptées dans des situations complexes, celle d’une personne engagée dans la politique publique, retraçant une tentative de suivre les enseignements de la clinique à une autre échelle, et montrant les bénéfices de cette approche, en particulier grâce à la mise en dialogue des savoirs expérientiels avec les connaissances scientifiques et les savoirs professionnels.
A multidisciplinary team providing home care for older people suffering from psychiatric disorders were confronted with family conflicts and situations of mistreatment during their work. But this process did not make the resolution of these situations any easier. This led practitioners to use the contextual approach to try to guide families toward new resources and solutions to end abusive situations. Linking this clinical, intersubjective method to public policy is no easy matter, as the two spheres seem hardly compatible at first. However, the Anti-Abuse and Person-Centred Care Commission deliberately used a consensus-building approach aiming to establish a shared definition of abuse with this clinical concern. To this end, the article was written in two voices. First, the commission gathered all stakeholders and took great care in working through all forms of contradictions and conflicts during the consensus-building process. Second, the commission included, at all steps of the process, the voice and concerns of persons who, in a situation of vulnerability, were most likely to suffer from abuse, or who had experienced it. This led to a definition of abuse which, far from erasing the necessity of clinical multidimensional analysis when a situation of abuse is identified, gives it a solid basis, a common set of definitions, that facilitates shared knowledge which always proves extremely useful in the fight against abuse against older persons.
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