Pour une éthique de la dépendance
Type de matériel :
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Les romans d’Olivia Rosenthal (2007), de Delphine de Vigan (2019) et de Maylis Besserie (2020), respectivement On n’est pas là pour disparaître, Les gratitudes et Le tiers temps, proposent une histoire dans laquelle un personnage atteint de troubles physiques ou cognitifs est le personnage principal ; sa dépendance constitue le réseau de l’intrigue au sein d’une maison de retraite ou d’un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). La façon dont ces intrigues travaillent les liens entre ordinaire, quotidien et dépendance dévoile le rôle de la langue et les risques de la réduction au corps dans le trajet qui va de la sous-visibilité de la dépendance à sa sur-visibilité. Les dispositifs énonciatifs et narratifs divers soulignent trois stratégies qui participent d’une éthique de la dépendance : la distance de l’humour, la réciprocité des liens de dépendance et la recherche d’une indépendance énonciative.
The novels by Olivia Rosenthal (2007), Delphine de Vigan (2019) and Maylis Besserie (2020), respectively On n’est pas là pour disparaître, Les gratitudes and Le tiers temps, offer stories in which the main character has a physical or cognitive disorder; set in nursing homes (Ehpad), the stories’ plots are underpinned by this character’s dependency. The way in which these plots explore the links between ordinary, everyday life and dependency reveals the role of language and the risks characters face of being reduced to just a body, as their dependency, once overlooked, becomes the only thing people see. The various enunciative and narrative tools used in these novels underline three strategies that contribute to an ethics of dependence: the distance of humor, the reciprocity of dependence, and the search for enunciative independence.
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