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Cet article s’inscrit dans le cadre de recherches sur les luttes urbaines des années 1970 et 1980 en Europe et en Amérique du Nord, en particulier dans le militantisme catholique. Il se propose de retracer les principales étapes de la « bataille des Marolles » en 1969, nom du quartier bruxellois alors mobilisé contre un projet de destruction de plusieurs îlots. Le curé de la paroisse locale, Jacques van der Biest, est le leader charismatique de cette contestation. Auteur d’un travail universitaire sur l’espace missionnaire urbain quelques mois auparavant, il parvient à conduire les riverains à une victoire symbolique, au nom de la défense d’une communauté d’habitants contre l’urbanisme jugé destructeur des pouvoirs publics et des promoteurs immobiliers. L’article examine ce que le militantisme urbain de van der Biest doit à ses travaux sur la pastorale en ville. Il fait le lien avec l’émergence de la théologie de la libération au même moment en Amérique latine.

This paper falls within the framework of studies about the history of urban struggles during the 1970’ and 1980’ in Europe and North America, especially in the catholic activism. Our objective is to go back over the main steps of the “Marolles’battle” in 1969 : this area in Brussels was indeed at that time mobilized against a plan of destruction. Jacques van der Biest, priest of the local parish, is the charismatic leader of this protest movement. He is the author of a thesis about the urban missionary space a few months before. Van der Biest manages to lead the inhabitants to a symbolic victory against the authorities and the property developers, in the name of a local life community. The paper examines the extend to which van der Biest’s urban activism is the result of his work about the pastoral theology in the city. It connects with the emergence of Liberation theology in Latin America in the same time.