Dépistage et prise en charge en hépato-gastroentérologie d’un patient ayant un mésusage d’alcool
Type de matériel :
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In case of alcohol-related liver or pancreatic disease, it is important to ask the patient questions, as the presentation is not specific. Declared alcohol consumption (DAC), expressed in grams per day or per week, is used to assess the health risk, with a DAC < 100 g/week being considered “very low risk”. In addictology, alcohol misuse corresponds to dangerous excessive consumption, and alcohol use disorder (AUD) to ‘harmful’ consumption or ‘dependence’, i.e. a loss of control over consumption. Thus, the discovery of a somatic complication leads to the diagnosis of AUD and any dependence must be investigated. In contrast, the short AUDIT is useful for systematic screening.In cases of pancreatitis or cirrhosis, abstinence is the best option in terms of prognosis. In the event of hospitalisation, oral benzodiazepines - combined with proper hydration - are the only drugs to be used for the prevention and treatment of withdrawal syndrome. Their prescription is based on the patient’s history and the Cushman score, which assesses the severity of the withdrawal syndrome. Hepatic function impairment is not a contraindication to their use in withdrawal syndrome. A protocol should be put in place in each unit. Venous vitamin B therapy in malnourished patients can prevent certain serious central neurological complications.However, some patients cannot immediately project themselves into abstinence, and the addiction specialist will have to reconcile the doctor’s objective with that of the patient. Successfully reducing consumption can be a 1st step towards abstinence. The treatment plan must therefore be personalised and discussed with the liver specialist, taking into account the patient’s medical, social, professional and psychiatric situation. Some patients will be treated on an outpatient basis, while others will require full or daily hospitalisation in an addictology rehabilitation unit.Anti-abuse drug treatment -also called medication for alcohol use disorder (MAUD)- can help patients at all stages of liver disease, by slowing fibrotic progression, decompensation of cirrhosis and mortality. Two types of molecules are available. Disulfiram has a pure antabuse action, and is used as a second-line treatment to maintain abstinence, but is not recommended in cases of cirrhosis due to its potential serious adverse effects. The other drugs act on the brain’s reward system, reducing the craving for alcohol. Two molecules prescribed 3 times a day and eliminated by the kidneys can be used at all stages of cirrhosis, with monitoring of renal function if associated with diuretics. Acamprosate – prescribed to maintain abstinence - is a glutamate modulator prescribed at a fixed dose. Baclofen - prescribed to reduce alcohol consumption - is a gabaergic agonist whose dosage varies from 30 to 300 mg/d. Two molecules prescribed as a fixed dose taken once a day are eliminated by the liver and are strictly contraindicated in case of opioid treatment. Naltrexone is an opioid receptor antagonist prescribed for abstinence maintenance. Nalmefene is an agonist-antagonist prescribed to reduce drug consumption.In all cases, these drugs, which can be prescribed by any doctor, should be combined with psycho-social intervention as part of the overall, often long-term, management of AUD.
Devant une maladie du foie ou du pancréas liée à l’alcool, l’interrogatoire est important car la présentation n’est pas spécifique. La consommation déclarée d’alcool (CDA), exprimée en grammes par jour ou par semaine, permet d’évaluer le risque pour la santé, une CDA < 100 g/semaine étant considérée comme « à moindre risque ». Au plan addictologique, le mésusage d’alcool correspond à une consommation excessive « à risque » et le trouble de l’usage d’alcool (TUA) à une consommation « nocive » ou à une « dépendance » c’est-à-dire une perte de contrôle de la consommation. Ainsi, la découverte d’une complication somatique permet de poser le diagnostic de TUA et il faut explorer une éventuelle dépendance. L’AUDIT court a, lui, un intérêt en dépistage systématique.En cas de pancréatite ou de cirrhose, l’abstinence est la meilleure option en termes de pronostic. En cas d’hospitalisation, les benzodiazépines par voie orale – associées à une hydratation correcte – sont les seules molécules à utiliser pour la prévention et le traitement du syndrome de sevrage. Leur prescription s’appuie sur les antécédents et sur le score de Cushman – qui évalue la gravité du syndrome de sevrage. L’existence d’une insuffisance hépatique n’est pas une contre-indication à leur utilisation en cas de syndrome de sevrage. Un protocole devrait être mis en place dans chaque structure de soins. Une vitaminothérapie B par voie veineuse chez les patients dénutris permet de prévenir certaines complications neurologiques centrales graves.Cependant, certains patients ne peuvent se projeter immédiatement dans l’abstinence et l’addictologue va devoir composer avec l’objectif du médecin et celui du patient. Réussir à réduire sa consommation peut être une première étape vers l’abstinence. Le parcours doit donc être personnalisé et discuté avec l’hépato-gastro-entérologue, en tenant compte de la situation médicale, sociale, professionnelle et psychiatrique. Certains patients auront un suivi ambulatoire, d’autres une hospitalisation complète en Soins de suite et réadaptation en addictologie. Une alternative est l’hôpital de jour d’addictologie.Un traitement médicamenteux anti-craving peut aider le patient à toutes les étapes de la maladie du foie, en permettant le ralentissement de l’évolution fibrotique, la décompensation de la cirrhose et la mortalité. Différentes molécules sont disponibles. Le disulfiram a une action uniquement antabuse, il est utilisé en seconde intention en maintien de l’abstinence, mais n’est pas recommandé en cas de cirrhose de potentiels effets indésirables graves. Les autres molécules agissent sur le système de récompense cérébral en diminuant le besoin ou l’envie impérieux de boire. Deux molécules prescrites en 3 prises par jour et éliminées par le rein sont utilisables à tous les stades de la cirrhose, en surveillant la fonction rénale en cas de traitement par diurétiques. L’acamprosate – AMM : maintien de l’abstinence – est un modulateur du glutamate prescrit à la dose fixe. Le baclofène – AMM : réduction de la consommation – est un agoniste gabaergique dont la posologie varie de 30 à 300 mg/j. Deux molécules prescrites en 1 prise par jour à dose fixe sont éliminées par le foie et formellement contre-indiquées en cas de prise de morphiniques. La naltrexone est un antagoniste des récepteurs opiacés prescrit pour le maintien de l’abstinence. Le nalméfène est un agoniste-antagoniste prescrit en réduction de la consommation. Dans tous les cas, ces médicaments, qui peuvent être prescrits par tout médecin, devraient être associés à une intervention psycho-sociale dans une prise en charge globale, souvent prolongée, du TUA.
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