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L’accueil des personnes transgenres au sein des dispositifs de soins dédiés à l’accompagnement des parcours de transition permet la rencontre d’une pluralité de trajectoires qui remettent en question les procédures médicales d’accompagnement et les pré-pensés sur lesquels elles s’établissent. En appui des évolutions socio-culturelles et de l’évolution des expressions de genre, l’émergence de la non-binarité vient renverser les stéréotypes de genre dans l’espace public. Il s’agit dans cette réflexion de proposer une relecture du conflit originaire des consciences développé chez Sartre en résonnance avec les mouvements de l’expression de soi dans le champ des transidentités, et penser la souffrance clinique à l’épreuve des modèles de violence intersubjective. Du vécu intime à la demande de transition, il s’agit alors de confronter le concept de projet chez le philosophe existentialiste à celui d’identité.

Working with transgender individuals within the framework of centres devoted to accompanying gender transition is a way of encountering people whose widely differing trajectories question the medical procedures associated with transition and the preconceived notions on which they are based. In addition to socio-cultural evolutions and evolutions in how gender is expressed, the emergence of non-binary gender overturns such gender stereotypes within the public sphere. This paper offers a rereading of the original conflict of consciences developed in Sartre in light of movements of expression of self in the field of trans identities, and puts forward ways of rethinking clinical suffering in light of models of intersubjective violence. From lived intimacy to the expression of a desire to transition, we will compare and contrast the concept of the project as expressed in Existentialism with that of identity.