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La condamnation ou l’apologie du luxe est une question classique et récurrente dans l’histoire des idées politiques et morales. De nos jours, elle continue de générer un ensemble d’émotions contradictoires. Afin de comprendre les tenants et aboutissants d’un tel débat, nous avons choisi de nous plonger dans l’histoire de la pensée économique, et plus précisément, dans la querelle du luxe qui est survenue durant le siècle des Lumières. Si le luxe est immoral, il n’est pas forcément détestable, il participe en effet à la circulation des richesses, au maintien d’une certaine industrie et à l’essor du commerce. Les prises de positions des philosophes (Mandeville, Condillac, Montesquieu, Hume, Rousseau) et des économistes (Melon, Quesnay, Smith, Say) semblent ainsi davantage refléter un changement de systèmes de valeurs (l’intérêt et l’utile supplantent le vice et la vertu) qu’un véritable procès des dépenses ostentatoires.Codes JEL : A11, A13, B11, B12, B30

When luxury becomes an economic issue: The luxury quarrel of the 18th centuryCondemnation or glorification of luxury is a classic and recurrent question in the history of political ideas. Today, it continues to generate a set of conflicting emotions. In order to understand this debate, we chose to immerse ourselves in the history of economic thought, and, more specifically, in the quarrel of luxury that occurred during the Enlightenment. If luxury is immoral, it is not necessarily obnoxious, it participates in the circulation of wealth, maintains a certain industry and stimulates trade. The different positions of philosophers (Mandeville, Condillac, Montesquieu, Hume, Rousseau) and economists (Melon, Quesnay, Smith, Say) seem to reflect more a change in the systems of values (the interest and the useful versus the moral) than a real challenge of luxury consumption.JEL Codes: A11, A13, B11, B12, B30