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L’analyse académique du rap en France a longtemps privilégié le postulat que le rap serait une expression des banlieues. À la lumière de la réflexion de l’historien Paul Veyne sur les modalités de croyance à divers programmes de vérité, cet article propose une critique de ce postulat. Adossé à des politiques socioculturelles utilisant rap et hip-hop pour encadrer les jeunesses populaires ainsi qu’à une définition médiatique du genre rap initiée au début des années 1990, ce lieu commun traduit une appréhension exotique du rap. Cet article y oppose les résultats des recherches en sciences sociales récentes consacrées à l’inscription du rap français dans les industries musicales, les politiques publiques et les pratiques esthétiques et culturelles.