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La complexification des pratiques en santé fait naître un nouveau besoin d’éthique. Celle-ci n’est en effet plus mobilisée pour produire un discours moral sur les pratiques, mais comme une ressource d’action, une compétence, visant le développement, par les acteurs, d’un agir autonome, responsable et critique. Cette approche pragmatique de l’éthique requiert une évolution des pratiques pédagogiques, appelées à se développer dans une perspective plus expérientielle, réflexive et situationnelle. Cependant, une relecture épistémologique de la notion de compétence nous amènera à en questionner le recours en éthique. En se centrant sur la capacité des acteurs à remobiliser des ressources de l’action référentialisées, elle ne garantit pas la capacité effective des acteurs d’initier un nouvel agir en situation en fonction de la singularité du contexte. Ce texte proposera ainsi de dépasser l’approche de l’éthique par les compétences pour la revisiter au prisme de la capacitation. Il ne s’agit plus dans ce cadre d’apprendre à remobiliser des ressources prédéterminées de l’action, mais de se centrer sur l’opération d’apprentissage permettant d’apprendre à construire des compétences en action et en situation. Dans ce cadre de la capacitation, la visée pédagogique de l’éthique n’est plus de « savoir-agir », mais de développer un « pouvoir d’agir ».

Chapter 1. Pragmatic turn in healthcare ethics: challenges and opportunities for trainingThe complexity of health care practices has given rise to a new need for ethics. Ethics is indeed less mobilized to produce a moral discourse on practices, then as a resource for action, a skill, for the development, by the actors, of autonomous, responsible and critical acting. This pragmatic approach to ethics requires changes in teaching practices, in a more experiential, reflexive and situational perspective. However, an epistemological rereading of the notion of competence will lead us to question its use in ethics. Just focusing on the capacity of actors to re-mobilize predetermined resources of action does not guarantee the effective capacity of the actors to initiate a new situated action, according to the singularity of the context. This text will propose to go beyond an ethical competence approach, revisiting the latter through the prism of capacitation. In this context, the educational line of sight of ethics is no longer “knowing how to do”, but developping “power to do”.