Émile Durkheim aux marges de l’institution militaire
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Cet article retrace les « rencontres » entre le fondateur de la sociologie en France que fut Émile Durkheim et l’institution militaire. Durkheim n’a rien écrit sur l’armée à proprement parler, au sens où on l’entendrait aujourd’hui : son organisation interne, le métier militaire, les relations entre l’armée et le politique, etc. Ce constat est à lui seul intéressant à retenir. Un de ses quatre ouvrages majeurs, Le suicide, traite, entre autres, de la forme particulière de suicide que Durkheim observe chez les militaires dans les années 1870-1890, et qu’il qualifie de suicide « altruiste ». L’armée croise à nouveau son chemin durant l’affaire Dreyfus, qui l’a profondément marquée. La question du patriotisme a également été l’objet de sa réflexion. Enfin, le déclenchement de la Première Guerre mondiale aura une influence considérable sur sa production intellectuelle. Il perd son fils au front et s’investit, à compter de 1915, dans l’étude des causes du déclenchement de la guerre.
The article deals with the « encountering » between himself the founder of sociology in France and the military institution. Durkheim did not write about the army as understood nowadays, that means its internal organisation, the soldier’s job, the relation between the army and the politicians, and so on… The recording of it alone is to be recalled. One of his four main writings Suicide in particular deal with the special form of suicide that Durkheim could observe among soldiers in the years 1870-90, which he qualified « altruist » suicide. The army crosses again with him during the Dreyfus affairs which profoundly impressed him. The question of patriotism was among his preoccupations. Finally the launching of the first world war deeply influenced his intellectual output. He lost his son on the front, and as soon as 1915, he invested himself in the research of the reason why the war has been launched.
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