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L’objectif de cet article est d’interroger la logique d’instrumentation numérique qui équipe la dimension opérationnelle du travail scientifique. La démarche choisie consiste à mettre l’accent sur les opérations de médiation, et leur matérialité dans les outils pour comprendre ce qu’elles font aux pratiques. Cette proposition nous semble utile pour appréhender les enjeux de ces pratiques de recherche et contribuer au débat épistémologique en cours sur le développement d’une instrumentation numérique des SHS. En effet, ce type de recherche, et les discours qui accompagnent son avènement, postulent que ces nouveaux outils engagent des transformations majeures sur les pratiques scientifiques, en considérant qu’ils permettraient un renouvellement « positif » des SHS. Toutefois, au-delà de ces propositions enthousiastes, les acteurs n’interrogent pas systématiquement et pas précisément la rationalité embarquée dans ces nouveaux outils et ce qu’ils font « réellement » à la pratique de recherche.

The main objective of this article is to question the digital instrumentation that equips the operational dimension of scientific work. This approach implicates to focus on the mediation operations, and their materiality, to understand what they do to the practices. This proposal seems useful to apprehend the stakes of these “new” research practices and to contribute to the ongoing epistemological debate on the development of a digital instrumentation of the SHS. Indeed, this type of research, and the discourses that accompany its advent, postulate that these new tools engage major transformations on the scientific practices, considering that they would allow a positive renewal of the SHS. However, beyond these enthusiastic proposals, the actors do not question systematically and not precisely the rationality embedded in these new tools and what they “really” do to the research practice.