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L'autre rive du temps

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2006. Ressources en ligne : Abrégé : Jusqu’à Totalité et Infini compris, la temporalité aura été essentiellement pensée par Lévinas, au seuil de l’événement qu’est l’Autre, comme ouverture d’un avenir pur, jusqu’à la rémission d’un présent, qui nous relèverait alors de notre passé. À partir de sa méditation toujours plus insistante de la « Trace de l’Autre », Lévinas est toutefois amené à repenser cette ouverture elle-même depuis un passé toujours déjà passé et dont nous aurions à jamais à répondre, échapperait-il à toute expérience dans l’entre-temps de son passage. Du Visage à la Trace – jusqu’au visage comme trace –, l’avenir ne s’ouvrirait à nous que dans la déchirure de notre réponse à ce passé immémorial d’où l’Autre nous appellerait sans cesse, déjà parti avant d’être venu. Arrachés à nous-mêmes, nous voici, dans la « honte de survivre », ordonnés à l’avenir par l’accusation d’un passé qui toujours se dérobe, sans qu’il nous soit jamais possible de nous y dérober. À partir de sa pensée de la trace de l’Autre et de sa mortalité, Lévinas inscrit sa propre méditation du temps et de l’histoire dans la trace de l’immémorial – impossible mémoire, à la mémoire de l’impossible, dont la signifiance éthique ne saurait se réduire à un improbable « devoir de mémoire ». « Une voix vient de l’autre rive. Une voix interrompt le dire du déjà dit », qui nous voue, à présent, à ce qui ne cesse de venir, selon une vocation, une dévotion, qui est le temps lui-même.Abrégé : Up to and including Totality and Infinity, temporality has been thought by Levinas, on the threshold of this incident which is the Other, as the opening of a pure future, up to the remission of the present, which would then recover us from our past. Nevertheless, from his more and more insistent meditation upon the « Trace of the Other », Levinas has been led to re-examine that opening itself from a past for ever past and for which we would be answerable, were it to escape our experience in the interval of its crossing. From the Face to the Trace – up to the face considered as a trace –, future would be opened for us only in the tear of our answer to this immemorial past, from where the Other would call us incessantly, already gone off before he came. Uprooted from ourselves, here we are, in the « shame of survival », ordered to the future by the charge of an ever-escaping past, from which we can never escape ourselves. From his thought of the Other’s trace and mortality, Levinas includes his own meditation of time and history within the trace of the immemorial – impossible memory, to the memory of the impossible, the ethical sense of which is irreducible to an improbable « duty of memory ». « A voice comes from the other side. A voice breaks in the saying of what is already said », that vows us, just now, to what is constantly to come, under a vocation, a devotion, which is time in itself.
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Jusqu’à Totalité et Infini compris, la temporalité aura été essentiellement pensée par Lévinas, au seuil de l’événement qu’est l’Autre, comme ouverture d’un avenir pur, jusqu’à la rémission d’un présent, qui nous relèverait alors de notre passé. À partir de sa méditation toujours plus insistante de la « Trace de l’Autre », Lévinas est toutefois amené à repenser cette ouverture elle-même depuis un passé toujours déjà passé et dont nous aurions à jamais à répondre, échapperait-il à toute expérience dans l’entre-temps de son passage. Du Visage à la Trace – jusqu’au visage comme trace –, l’avenir ne s’ouvrirait à nous que dans la déchirure de notre réponse à ce passé immémorial d’où l’Autre nous appellerait sans cesse, déjà parti avant d’être venu. Arrachés à nous-mêmes, nous voici, dans la « honte de survivre », ordonnés à l’avenir par l’accusation d’un passé qui toujours se dérobe, sans qu’il nous soit jamais possible de nous y dérober. À partir de sa pensée de la trace de l’Autre et de sa mortalité, Lévinas inscrit sa propre méditation du temps et de l’histoire dans la trace de l’immémorial – impossible mémoire, à la mémoire de l’impossible, dont la signifiance éthique ne saurait se réduire à un improbable « devoir de mémoire ». « Une voix vient de l’autre rive. Une voix interrompt le dire du déjà dit », qui nous voue, à présent, à ce qui ne cesse de venir, selon une vocation, une dévotion, qui est le temps lui-même.

Up to and including Totality and Infinity, temporality has been thought by Levinas, on the threshold of this incident which is the Other, as the opening of a pure future, up to the remission of the present, which would then recover us from our past. Nevertheless, from his more and more insistent meditation upon the « Trace of the Other », Levinas has been led to re-examine that opening itself from a past for ever past and for which we would be answerable, were it to escape our experience in the interval of its crossing. From the Face to the Trace – up to the face considered as a trace –, future would be opened for us only in the tear of our answer to this immemorial past, from where the Other would call us incessantly, already gone off before he came. Uprooted from ourselves, here we are, in the « shame of survival », ordered to the future by the charge of an ever-escaping past, from which we can never escape ourselves. From his thought of the Other’s trace and mortality, Levinas includes his own meditation of time and history within the trace of the immemorial – impossible memory, to the memory of the impossible, the ethical sense of which is irreducible to an improbable « duty of memory ». « A voice comes from the other side. A voice breaks in the saying of what is already said », that vows us, just now, to what is constantly to come, under a vocation, a devotion, which is time in itself.

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