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La plaine du Népal, après avoir été marginalisée, a connu des transformations spectaculaires lors des cinquante dernières années, pour devenir le grenier à grain du pays. Or cette construction se révèle être le fruit d’une idéologie ancienne, qui lança l’instauration de politiques foncières, puis d’aménagements étatiques. L’article étudie les modifications induites dans le rapport à l’eau et à la terre et dans la territorialité des différents groupes d’acteurs. Il analyse la co-construction de l’organisation hydraulique par les dynamiques sociales, sa transcription territoriale et montre que la situation de marge explique certains conflits sociaux visibles dans la gestion de l’eau.

The Nepalese plain, a formerly marginalised area, has undergone dramatic changes over the last fifty years to become Nepal’s granary. This process derives from an ancient ideology that led to the introduction of land policies and then of large hydraulic infrastructures. This paper studies the subsequent changes in the population’s relationship to land and water, and in the territoriality of the different groups of actors involved. It analyses the co-construction of the management of hydraulic facilities through social dynamics and its imprint on the territory. It also demonstrates how the former marginalised situation can explain certain social conflicts, which can be observed in the management of water resources.