Le retraitement de combustibles nucléaires par la Commission nationale à l’énergie atomique en Argentine (1962-1976) : de l’apprentissage par la pratique à la démonstration d’autonomie
Type de matériel :
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L’objectif de cet article est d’analyser la trajectoire des projets de retraitement qui ont été lancés au sein de la Commission Nationale à l’Energie Atomique (CNEA) en Argentine, entre 1962 et 1976. Il examine les motivations, objectifs et résultats des projets successifs et montre qu’ils sont l’aboutissement de différents processus de coproduction entre une technologie particulière (le retraitement) et le contexte non seulement organisationnel, mais aussi sociopolitique et géopolitique de la CNEA à cette époque. Il étudie comment le retraitement, un projet initialement limité à sa dimension technique et au développement de compétences et de savoir-faire pour mettre en place une nouvelle installation de recherche, est devenu un projet plus politique, destiné à démontrer que l’Argentine pouvait maîtriser cette technologie et, en particulier, qu’elle pouvait retraiter du plutonium et ainsi « fermer » le « cycle du combustible » des réacteurs de puissance à une échelle industrielle.
The aim of this article is to analyse the trajectory of the reprocessing projects launched by the National Atomic Energy Commission (CNEA) in Argentina between 1962 and 1976. It examines the motives, objectives and results of the successive projects and shows that they were the outcome of different co-production processes between a particular technology (reprocessing) and the context, not only organisational but also socio-political and geopolitical, of the CNEA at that time. It examines how reprocessing was initially considered to be a project with primarily a technical dimension that was set up to promote the development of skills and know-how in a new research facility but that it gradually became a more political project. In this form, it was designed to demonstrate that Argentina could master this technology and, in particular, that it could reprocess plutonium and thus “close” the “fuel cycle” of industrial-scale reactors.
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