L'Ordo Naturalis des causes primordiales. La transformation érigénienne de la doctrine dionysienne des noms divins
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RésuméDans les livres I et II du Periphyseon, Érigène évoque les « causes primordiales » (correspondant à la deuxième division de la Nature) sans spécifier d’ordre de priorité entre elles. Une réponse à une question posée par l’ Alumnus à ce sujet remédie à cette omission dans les premières pages du livre III. Érigène se place initialement sous l’autorité de Denys et argue du fait que, dès lors que les noms divins du De Divinis Nominibus correspondent à ses propres « causes primordiales », il est permis d’adopter l’ordre du traité dionysien. Toutefois, Érigène passe rapidement à la démonstration rationnelle. Il expose alors quelques-uns des principes constitutifs de l’ordonnancement des causes primordiales. Dans cette section de l’exposé, il est fait un usage intensif de l’analogie de la sphère géométrique afin de soutenir la conclusion surprenante selon laquelle il n’est d’ordre perceptible ni au début ni à la fin de la procession des causes dans les existants créés. La plausibilité d’une telle conclusion tient aux aspects théophanique, non discursif et idéaliste de la théorie d’Érigène. Le théologien irlandais expose ensuite un cas spécifique de l’ordonnancement des causes primordiales et fait valoir que la cause primordiale de la Bonté précède la cause primordiale de l’Être. L’ Alumnus se montre satisfait de l’explication de son maître et procède à la synthèse de ce qu’il a appris, quoique certains aspects de son résumé suggèrent qu’il est passé à côté de quelques-uns des traits les plus subtils de la théorie. Un post-scriptum traite brièvement de la question de savoir si des réminiscences de la Consolation de la Philosophie de Boèce ne sont pas à l’œuvre dans cette théorie érigénienne.
The Ordo Naturalis of Primordial Causes. Eriugena’s Transformation of the Dionysian Doctrine of Divine NamesIn books I and II of Periphyseon, Eriugena mentions the « primordial causes » (corresponding to the second species of Natura) without specifying any order of priority among them. In response to a question about this on the part of the Alumnus, this omission is rectified near the beginning of book III. Initially, Eriugena follows the authority of Dionysius and argues that, since the divine names in Dionysius’ De Divinis Nominibus correspond to his own primordial causes, the order given in Dionysius’ treatise may be adopted. However, Eriugena quickly shifts to rational demonstration. Here, he first establishes certain general principles governing the ordering of the primordial causes. This section of the argument makes extensive use of the analogy of a geometrical sphere in order to argue for the striking conclusion that there is a perceptible order neither at the beginning nor at the end of the causes’ procession into created things. Such a conclusion is possible because of what one might term the idealistic, non discursive, and theophanic aspects of Eriugena’s theory. Secondly, Eriugena explains a specific case of the ordering of the primordial causes, and argues that the primordial cause of Goodness is prior to the primordial cause of Being. The Alumnus expresses satisfaction with his teacher’s explanation and summarizes what he has learned, although certain features of his summary suggest that he has not grasped some of the theory’s most subtle features. A postscript to this essay briefly considers the question whether reminiscences of Boethius’ De Consolatione Philosophiae have influenced Eriugena’s discussion of this question.
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