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Certitude et Loi de continuité dans les Institutions de physique d’Émilie du Châtelet

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2023. Ressources en ligne : Abrégé : Existe-t-il une tension entre la Loi de continuité (LC) d’Émilie du Châtelet et sa conviction qu’il existe une différence de nature entre les propositions absolument certaines et les propositions moralement certaines ? Dans cet article, je soutiens qu’il n’y a pas de tension, car les commentateurs peuvent faire au moins deux choix d’interprétation. Tout d’abord, ils pourraient affirmer que pour du Châtelet, la LC ne devrait s’appliquer qu’au domaine empirique : il existe un fossé épistémique entre le monde naturel et empirique à partir duquel nous obtenons des vérités moralement certaines, et le monde abstrait et métaphysique à partir duquel nous obtenons des vérités absolument certaines. L’autre alternative, que je défends ici, est la suivante : interpréter du Châtelet comme croyant en une formulation épistémologique de la LC, auquel cas (i) il n’y a pas de différence de nature entre les propositions absolument certaines et moralement certaines, et (ii) le domaine de toutes les vérités est constitué de toutes les vérités, même les vérités absolument certaines (contrairement aux positions de Brading en 2019, Detlefsen en 2014, et de Wells à venir). Cette interprétation résout la tension car elle signifie que du Châtelet n’est pas engagée – à proprement parler – dans une différence de nature entre les vérités absolument et moralement certaines, ce qui est donc cohérent avec une formulation épistémologique de la LC (puisqu’il n’y aurait pas de sauts ou de lacunes entre l’une et l’autre). Selon cette interprétation, il est en principe possible que des vérités moralement certaines deviennent des vérités absolument certaines, une fois que le Principe de contradiction (PC) ou Dieu est la raison suffisante pour laquelle les premières sont en fait absolument certaines.Abrégé : Is there a tension between Émilie du Châtelet’s Law of Continuity (LC) and her belief that there is a difference in kind between absolutely certain and morally certain propositions? In this paper, I argue that “no”—there is no tension, since there are at least two interpretative choices that commentators can make. First, they could argue that for du Châtelet, the LC should be applied in the empirical domain only: there is an epistemic gap between the natural, empirical world from which we achieve morally certain truths, and the abstract, metaphysical world from which we achieve absolutely certain truths. The other alternative, which I defend here, is the following: interpret du Châtelet as believing in an epistemological formulation of the LC, in which case (i) there is no difference in kind between absolutely certain and morally certain propositions, and (ii) that the domain of the PSR is all truths, even absolutely certain truths (contra Brading’s 2019, Detlefsen’s 2014, and Wells’ forthcoming suggestion). This resolves the tension since it means that du Châtelet is not committed—strictly speaking—to a difference in kind between absolutely and morally certain truths, so it is consistent with an epistemological formulation of the LC (as there would be no leaps or gaps between one and the other). On this interpretation, it is in principle possible for morally certain truths to become absolutely certain truths, once the Principle of Contradiction (PC) or God is the sufficient reason for why the former are in fact absolutely certain.
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Existe-t-il une tension entre la Loi de continuité (LC) d’Émilie du Châtelet et sa conviction qu’il existe une différence de nature entre les propositions absolument certaines et les propositions moralement certaines ? Dans cet article, je soutiens qu’il n’y a pas de tension, car les commentateurs peuvent faire au moins deux choix d’interprétation. Tout d’abord, ils pourraient affirmer que pour du Châtelet, la LC ne devrait s’appliquer qu’au domaine empirique : il existe un fossé épistémique entre le monde naturel et empirique à partir duquel nous obtenons des vérités moralement certaines, et le monde abstrait et métaphysique à partir duquel nous obtenons des vérités absolument certaines. L’autre alternative, que je défends ici, est la suivante : interpréter du Châtelet comme croyant en une formulation épistémologique de la LC, auquel cas (i) il n’y a pas de différence de nature entre les propositions absolument certaines et moralement certaines, et (ii) le domaine de toutes les vérités est constitué de toutes les vérités, même les vérités absolument certaines (contrairement aux positions de Brading en 2019, Detlefsen en 2014, et de Wells à venir). Cette interprétation résout la tension car elle signifie que du Châtelet n’est pas engagée – à proprement parler – dans une différence de nature entre les vérités absolument et moralement certaines, ce qui est donc cohérent avec une formulation épistémologique de la LC (puisqu’il n’y aurait pas de sauts ou de lacunes entre l’une et l’autre). Selon cette interprétation, il est en principe possible que des vérités moralement certaines deviennent des vérités absolument certaines, une fois que le Principe de contradiction (PC) ou Dieu est la raison suffisante pour laquelle les premières sont en fait absolument certaines.

Is there a tension between Émilie du Châtelet’s Law of Continuity (LC) and her belief that there is a difference in kind between absolutely certain and morally certain propositions? In this paper, I argue that “no”—there is no tension, since there are at least two interpretative choices that commentators can make. First, they could argue that for du Châtelet, the LC should be applied in the empirical domain only: there is an epistemic gap between the natural, empirical world from which we achieve morally certain truths, and the abstract, metaphysical world from which we achieve absolutely certain truths. The other alternative, which I defend here, is the following: interpret du Châtelet as believing in an epistemological formulation of the LC, in which case (i) there is no difference in kind between absolutely certain and morally certain propositions, and (ii) that the domain of the PSR is all truths, even absolutely certain truths (contra Brading’s 2019, Detlefsen’s 2014, and Wells’ forthcoming suggestion). This resolves the tension since it means that du Châtelet is not committed—strictly speaking—to a difference in kind between absolutely and morally certain truths, so it is consistent with an epistemological formulation of the LC (as there would be no leaps or gaps between one and the other). On this interpretation, it is in principle possible for morally certain truths to become absolutely certain truths, once the Principle of Contradiction (PC) or God is the sufficient reason for why the former are in fact absolutely certain.

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