Image de Google Jackets
Vue normale Vue MARC vue ISBD

Les saints face au virus : mobiliser les sanctuaires chiites iraniens contre la pandémie de Covid-19

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2022. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Au-delà des villes saintes de Mashhad et de Qom, la géographie du pèlerinage chiite en Iran s’étend sur l’ensemble du territoire avec la présence de nombreux sanctuaires de taille plus modeste abritant le tombeau de descendants d’Imam (Imāmzādeh), dont la visite en des occasions liturgiques diverses fait partie des pratiques dévotionnelles de nombreux fidèles. À l’époque contemporaine, leur investissement conjoint par le pouvoir politique central et une multiplicité d’acteurs locaux a entraîné une extension considérable de leur champ d’activité, qui comprend désormais une offre de services sociaux, éducatifs et médicaux. En 2020, ces sanctuaires ont acquis une nouvelle forme de visibilité, après la reconversion de certains d’entre eux en ateliers de production de masques et équipements de protection individuels à des fins de lutte contre la pandémie de Covid-19, alors que l’ensemble des lieux de culte étaient fermés au public. Dans ce contexte spécifique, cet article examine ce que l’espace du sanctuaire, de par sa configuration même et les modalités de son investissement, produit socialement et en termes de représentations. Loin de la mise en avant d’une doctrine figée, les pratiques et discours sur les sanctuaires-ateliers font apparaître un souci partagé de reposer et de tenter de formuler des réponses toujours fragiles à des questionnements fondamentaux : comment penser la médiation entre Dieu et les hommes, et garantir la continuité d’un influx de grâces lorsque les fidèles sont privés d’un accès physique à ses foyers ? Par quels moyens rendre visible la permanence du charisme des espaces sacrés face à ceux qui doutent, ou cherchent à en questionner les fondements ? Quelle est la place des figures d’exemplarité et de leurs lieux au sein de l’espace public ? Il s’agira de montrer comment le réinvestissement de l’espace du sanctuaire en situation de pandémie participe à nourrir une réflexion sur les manières multiples de créer des liens entre des hommes, des objets, et des énergies visibles et invisibles, tout en s’inscrivant dans la continuité d’un processus de rationalisation du champ religieux dans l’Iran contemporain.Abrégé : Beyond the holy cities of Mashhad and Qom, the geography of Shi’a pilgrimage in Iran spreads throughout the country with the presence of numerous smaller mausoleums housing the tombs of Imam’s descendants (Imāmzādeh). Visits to these places on various liturgical occasions are part of the devotional practices of Shi’a believers. In contemporary times, their investment by the central political power as well as a multiplicity of local actors has led to a considerable extension of their field of activity, which now includes a growing offer of social, educational, and medical services. In 2020, these sanctuaries acquired a new form of visibility when some of them were converted into mask production workshops for the purpose of fighting the Covid-19 pandemic. In this specific context, this article examines what the space of the sanctuary, by its very configuration and the modalities of its investment, produces both from a social point of view and in terms of representations. The practices and discourses on its possible modulations participate less in putting forward a fixed doctrine, than in reiterating and attempting to formulate perpetually temporary answers to fundamental questions. How is the mediation between God and humans to be considered, and the continuity of the flow of graces guaranteed, when the faithful are deprived of physical access to its sources ? How can the permanence of the charisma of a sacred place be made visible in the face to those who doubt or seek to question its foundations ? The aim is to show how the reinvestment of the space of the sanctuary in a pandemic situation contributes to a reflection on the multiple ways of creating links between people, objects, and visible as well as invisible energies, while being part of an ongoing process of rationalization of the religious field in contemporary Iran.
Tags de cette bibliothèque : Pas de tags pour ce titre. Connectez-vous pour ajouter des tags.
Evaluations
    Classement moyen : 0.0 (0 votes)
Nous n'avons pas d'exemplaire de ce document

29

Au-delà des villes saintes de Mashhad et de Qom, la géographie du pèlerinage chiite en Iran s’étend sur l’ensemble du territoire avec la présence de nombreux sanctuaires de taille plus modeste abritant le tombeau de descendants d’Imam (Imāmzādeh), dont la visite en des occasions liturgiques diverses fait partie des pratiques dévotionnelles de nombreux fidèles. À l’époque contemporaine, leur investissement conjoint par le pouvoir politique central et une multiplicité d’acteurs locaux a entraîné une extension considérable de leur champ d’activité, qui comprend désormais une offre de services sociaux, éducatifs et médicaux. En 2020, ces sanctuaires ont acquis une nouvelle forme de visibilité, après la reconversion de certains d’entre eux en ateliers de production de masques et équipements de protection individuels à des fins de lutte contre la pandémie de Covid-19, alors que l’ensemble des lieux de culte étaient fermés au public. Dans ce contexte spécifique, cet article examine ce que l’espace du sanctuaire, de par sa configuration même et les modalités de son investissement, produit socialement et en termes de représentations. Loin de la mise en avant d’une doctrine figée, les pratiques et discours sur les sanctuaires-ateliers font apparaître un souci partagé de reposer et de tenter de formuler des réponses toujours fragiles à des questionnements fondamentaux : comment penser la médiation entre Dieu et les hommes, et garantir la continuité d’un influx de grâces lorsque les fidèles sont privés d’un accès physique à ses foyers ? Par quels moyens rendre visible la permanence du charisme des espaces sacrés face à ceux qui doutent, ou cherchent à en questionner les fondements ? Quelle est la place des figures d’exemplarité et de leurs lieux au sein de l’espace public ? Il s’agira de montrer comment le réinvestissement de l’espace du sanctuaire en situation de pandémie participe à nourrir une réflexion sur les manières multiples de créer des liens entre des hommes, des objets, et des énergies visibles et invisibles, tout en s’inscrivant dans la continuité d’un processus de rationalisation du champ religieux dans l’Iran contemporain.

Beyond the holy cities of Mashhad and Qom, the geography of Shi’a pilgrimage in Iran spreads throughout the country with the presence of numerous smaller mausoleums housing the tombs of Imam’s descendants (Imāmzādeh). Visits to these places on various liturgical occasions are part of the devotional practices of Shi’a believers. In contemporary times, their investment by the central political power as well as a multiplicity of local actors has led to a considerable extension of their field of activity, which now includes a growing offer of social, educational, and medical services. In 2020, these sanctuaries acquired a new form of visibility when some of them were converted into mask production workshops for the purpose of fighting the Covid-19 pandemic. In this specific context, this article examines what the space of the sanctuary, by its very configuration and the modalities of its investment, produces both from a social point of view and in terms of representations. The practices and discourses on its possible modulations participate less in putting forward a fixed doctrine, than in reiterating and attempting to formulate perpetually temporary answers to fundamental questions. How is the mediation between God and humans to be considered, and the continuity of the flow of graces guaranteed, when the faithful are deprived of physical access to its sources ? How can the permanence of the charisma of a sacred place be made visible in the face to those who doubt or seek to question its foundations ? The aim is to show how the reinvestment of the space of the sanctuary in a pandemic situation contributes to a reflection on the multiple ways of creating links between people, objects, and visible as well as invisible energies, while being part of an ongoing process of rationalization of the religious field in contemporary Iran.

PLUDOC

PLUDOC est la plateforme unique et centralisée de gestion des bibliothèques physiques et numériques de Guinée administré par le CEDUST. Elle est la plus grande base de données de ressources documentaires pour les Étudiants, Enseignants chercheurs et Chercheurs de Guinée.

Adresse

627 919 101/664 919 101

25 boulevard du commerce
Kaloum, Conakry, Guinée

Réseaux sociaux

Powered by Netsen Group @ 2025