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Zoroastre est une des tragédies en musique les plus exceptionnelles de son temps : elle efface le prologue qui avait, depuis ses origines, revendiqué son rapport avec la monarchie et fait paraître les représentations du souverain en tant que voix désincarnées au lieu de les présenter dans leur éclat visuel traditionnel. Ces entrées se basent sur une théorie des Lumières qui attribue à l’ouïe un accès direct au monde, contrairement à la vue qui porte le risque d’éblouissement. Elles ont le pouvoir de fonder une pensée scientifique et de mettre en question les fondements de l’absolutisme.

Zoroastre is one of the most exceptional tragédie en musique of its era: it eliminates the prologue which, since the birth of the genre, had asserted its link to the monarchy, and makes the representations of the sovereign appear not in their traditional visual splendour, but as disembodied voices. These entrances are based on a theory of the Enlightenment which attributes to the sense of hearing a direct access to the world, whereas vision bears the risk of dazzlement. They have the power to establish scientific thinking and to question the foundations of absolutism.