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Cet article se propose de croiser les historiographies du religieux, du soin et de l’humanitaire à partir d’une étude de cas portant sur des religieuses catholiques. Généralement abordées par le biais des catégories de la charité et de la mission, les religieuses relèvent-elles aussi d’une culture et de pratiques humanitaires ? En s’appuyant sur l’exemple des Filles de la Charité, connues aussi sous le nom de Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, différentes entrées sont mobilisées à l’appui de la démonstration : cultures de guerre en Crimée et lors de la guerre de Sécession américaine ; émotions humanitaires en Chine et au cours de catastrophes comme l’incendie de Chicago ; aspects transnationaux enfin d’une congrégation de femmes comme de certaines causes qu’elles soutiennent, ainsi de la lutte contre la tuberculose après la Première Guerre mondiale.

This paper considers the narratives of religion, caregiving and humanitarianism based on a case study of a transnational community of Catholic sisters. More often studied through the lens of charity and mission work, do nuns also belong to humanitarian culture and practices? Using the example of the Daughters of Charity, also known as the Sisters of St Vincent de Paul, we will adopt different perspectives to support our argument: cultures of war in Crimea and during the American Civil War; humanitarian emotions in China and caused by disasters such as the Great Chicago Fire; and to finish with, we will discuss the transnational dimensions of a community of religious women and the causes they defended, such as the fight against tuberculosis after the First World War.