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Dans sa théorie de la connaissance, Thomas d’Aquin défend ce qu’il présente comme une voie moyenne entre d’un côté le platonisme et de l’autre le réductionnisme des philosophes préplatoniciens pour lesquels tout est corps. Contre ces derniers, il affirme que l’intellect, faculté de saisir les natures abstraites des choses, est d’une nature différente des corps, contre le platonisme, il réaffirme le point de départ sensible de toute connaissance humaine, et la fonction indispensable de l’imagination dans la constitution de la pensée abstraite. Cet article examine les raisons pour lesquelles Thomas s’écarte du « matérialisme » antique afin de préserver le caractère spécifique de la pensée intellectuelle tout en préservant le rôle des images sensibles et de l’imagination dans les activités cognitives. Ce faisant, nous sommes renvoyés à une thèse centrale concernant le rôle du corps, l’anthropologie thomiste.

In his epistemology, Thomas Aquinas defends a medium position between the Platonism on the one side, and the reductionism of the Preplatonician philosophers, for which all is body, on the other. Against the latter, he claims that the intellect, faculty of grasping the abstract natures of the things is by nature different form the body, against the Platonism, he claims that all the human knowledge has a sensible point of departure et that imagination is indispensable for the constitution of the abstract thought. This article examines the reasons for which Aquinas departs from the ancient « materialism » in order to preserve the specificity of intellectual thought while preserving the function of the sensible images, and of the imagination in the cognitive activities. Doing so, we are sent back to a central thesis, concerning the role of the body in the Thomist anthropology.