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Du prétendu « choc des civilisations » à la très réelle crise sociale, des angoisses existentielles aux replis identitaires, tout pousse à relancer les travaux des historiens pour comprendre l’évolution des êtres humains et des sociétés. Au cours des dernières décennies, le relativisme, en histoire, a souvent marché du même pas que le consensus politique. Il est temps, au contraire, de « reconstruire un front de la raison » pour promouvoir une nouvelle conception de l’histoire, comme y invite l’un des plus grands historiens contemporains, Eric Hobsbawm, dont nous publions le discours de conclusion au colloque de l’Académie britannique sur l’historiographie marxiste, prononcé le 13 novembre 2004.

From the so-called « clash of civilizations » to the very real social crisis, from existential anxieties to identitarian closure, many elements invite us to revive the work of historians in order to understand the evolution of human beings and societies. Over the last few decades, relativism in history went indeed hand in hand with political consensus. It is time, on the contrary, to « rebuild a front of reason » in order to promote a new conception of history, as one of the greatest contemporary historians, Eric Hobsbawm, invites us to do. We are publishing his concluding speech at the British Academy’s colloquium on Marxist historiography, delivered on 13 November 2004.