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La pureté de sang en révolution. Race et républicanisme en Amérique bolivarienne (1790-1830)

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2015. Ressources en ligne : Abrégé : Si la genèse de la notion de pureté de sang a été bien étudiée dans le monde ibérique, sa disparition comme principe juridique ordonnateur du social n’a pas fait l’objet, pour l’instant, d’études spécifiques. La pureza de sangre apparaît dans l’Espagne du XVIe siècle pour exclure tous les Nouveaux Chrétiens des offices publics. Avec la conquête de l’Amérique, ce principe prend une importance cruciale au sein des nouvelles sociétés qui y naissent, après la destruction des polités amérindiennes ; il devient l’un des cadres ordonnateurs de hiérarchies sociales qui distinguent les individus et les groupes. La pureté de sang définit ainsi la race, entendue comme la transmission généalogique de la dignité et de l’indignité par le sang. À la fin du XVIIIe siècle, suivant un mouvement européen, toutes les institutions publiques accordent une attention renouvelée à la pureté du sang de leurs membres. Pourtant, à cette fermeture succède, après 1810, alors que les guerres d’indépendance commencent dans le sous-continent, un consensus général parmi les combattants patriotes sur l’abolition de la clause de pureté. Comment expliquer un renversement si brutal ? L’article essaie de montrer que l’abrogation de la pureté de sang, dont l’importance est demeurée inaperçue aux yeux de l’historiographie, a constitué un enjeu fondamental du premier républicanisme en Amérique hispanique. La décision répond à un ensemble de causes entremêlées, parmi lesquelles l’action de certains libres de couleur et d’Indiens, la logique constitutionnelle et le souvenir des révolutions de Saint-Domingue.Abrégé : While the origins of the concept of purity of blood have been considerably studied in the Iberian world, the disappearance of this concept as a legal principle of the social order has not yet been specifically researched. The pureza de sangre originated in 16th century Spain to exclude all New Christians from public office. With the conquest of America, this principle took on crucial importance in the new societies born after the destruction of Native American polities. It became one of the frameworks for organising social hierarchies, distinguishing between individuals and groups. Purity of blood thus defined race, understood as the genealogical transmission of dignity or indignity through blood. In the late 18th century, following a European movement, all public institutions gave renewed attention to the purity of blood of their members. However, after 1810, as wars of independence began in Latin America, this restrictive period was followed by a general consensus among patriotic fighters that the purity clause should be abolished. How can we explain such a sharp reversal ? This paper endeavours to show that the repeal of purity of blood, the importance of which has remained unnoticed in historiographic terms, was in fact a fundamental issue for early republicanism in Hispanic America. The decision was a reaction to a set of interconnected causes, including the actions of certain coloured freedmen and Indians, a constitutional rationale, and the memory of the revolutions of Santo Domingo.
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Si la genèse de la notion de pureté de sang a été bien étudiée dans le monde ibérique, sa disparition comme principe juridique ordonnateur du social n’a pas fait l’objet, pour l’instant, d’études spécifiques. La pureza de sangre apparaît dans l’Espagne du XVIe siècle pour exclure tous les Nouveaux Chrétiens des offices publics. Avec la conquête de l’Amérique, ce principe prend une importance cruciale au sein des nouvelles sociétés qui y naissent, après la destruction des polités amérindiennes ; il devient l’un des cadres ordonnateurs de hiérarchies sociales qui distinguent les individus et les groupes. La pureté de sang définit ainsi la race, entendue comme la transmission généalogique de la dignité et de l’indignité par le sang. À la fin du XVIIIe siècle, suivant un mouvement européen, toutes les institutions publiques accordent une attention renouvelée à la pureté du sang de leurs membres. Pourtant, à cette fermeture succède, après 1810, alors que les guerres d’indépendance commencent dans le sous-continent, un consensus général parmi les combattants patriotes sur l’abolition de la clause de pureté. Comment expliquer un renversement si brutal ? L’article essaie de montrer que l’abrogation de la pureté de sang, dont l’importance est demeurée inaperçue aux yeux de l’historiographie, a constitué un enjeu fondamental du premier républicanisme en Amérique hispanique. La décision répond à un ensemble de causes entremêlées, parmi lesquelles l’action de certains libres de couleur et d’Indiens, la logique constitutionnelle et le souvenir des révolutions de Saint-Domingue.

While the origins of the concept of purity of blood have been considerably studied in the Iberian world, the disappearance of this concept as a legal principle of the social order has not yet been specifically researched. The pureza de sangre originated in 16th century Spain to exclude all New Christians from public office. With the conquest of America, this principle took on crucial importance in the new societies born after the destruction of Native American polities. It became one of the frameworks for organising social hierarchies, distinguishing between individuals and groups. Purity of blood thus defined race, understood as the genealogical transmission of dignity or indignity through blood. In the late 18th century, following a European movement, all public institutions gave renewed attention to the purity of blood of their members. However, after 1810, as wars of independence began in Latin America, this restrictive period was followed by a general consensus among patriotic fighters that the purity clause should be abolished. How can we explain such a sharp reversal ? This paper endeavours to show that the repeal of purity of blood, the importance of which has remained unnoticed in historiographic terms, was in fact a fundamental issue for early republicanism in Hispanic America. The decision was a reaction to a set of interconnected causes, including the actions of certain coloured freedmen and Indians, a constitutional rationale, and the memory of the revolutions of Santo Domingo.

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