35

Depuis les années 1970, et le rapport Meadows, écologistes et économistes s’opposent frontalement sur la question des limites naturelles, ou planétaires, de la croissance économique. Repasser par les Lumières, et par la réflexion de la fin du siècle sur les modes de développement économique dans le Nord de l’Europe (Suède ou Écosse) c’est découvrir, notamment à travers les travaux de Linné et de ses élèves, des rapprochements oubliés entre histoire naturelle et science économique. On comprend ainsi que l’économie naissante s’est préoccupée de ses conditions écologiques ce qui permet, en revenant aux débats d’aujourd’hui sur les limites de la croissance, d’en dépasser le verrouillage idéologique pour mieux en comprendre les enjeux.

Since the 1970s and the Meadows Report, ecologists and economists have been fighting on the issue of the natural–or planetary–limits of economic growth. By going back to the Enlightenment and to the fin de siecle debate about economic development in North Europa (Sweden or Scotland), especially through Linne’s and his disciples’ works, one can discover forgotten connections between Natural History and Economic Science. It may be thus be understood how much the new economic science was then preoccupied by the ecological basis of economic development. From this perspective the ideological lock-in which characterizes today’s debate about natural limits may be overcome and its current stakes can be better grasped.