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Une si longue absence : notes sur la politicité de la rue en Algérie

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2021. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : La rue a longtemps été interdite aux Algériens. Lorsqu’elle est mentionnée, elle renvoie le plus souvent à des groupes en colère, diffus et incontrôlables exigeant du régime qu’il réponde à leurs revendications. Mais cette rue se caractérise aussi et plus profondément par un silence assourdissant. En effet, précédant le  hirak, le mouvement de protestation populaire, Alger, à l’instar de la majorité des centres urbains, est devenue le fantôme d’elle-même.Cet article retrace les interdits touchant au droit à l’expression associative et citoyenne en problématisant la conception du politique sous-jacente à l’appréhension de la « rue algérienne ». Dans un premier temps, nous faisons la critique de la conception constitutionnaliste du politique dont les limites sont aujourd’hui patentes. Nous analysons les rapports entre les gouvernants et les gouvernés en prenant en compte la déliaison qui existe entre les régimes politiques successifs et la « population ». Cette déliaison, souvent pensée du point de vue de l’État, a renforcé l’idée de la dépolitisation de la société. Mais à trop s’attarder sur l’État et ses formes de prédations, les points de ruptures inscrits dans la société ou activés par elle ont été négligés, comme l’ont été la temporalité et les effets de ces ruptures. Nous revenons dans un deuxième temps sur la rue « périphérique », pour montrer les points d’appui qui ont aidé à « régionaliser » la rue et qui ont, de façon inattendue, facilité la diffusion de l’idée de « rue politique ». Enfin, nous nous arrêtons aux significations prises par la politicité de la rue dans le  hirak et ses différentes manifestations de la citoyenneté.Abrégé : The street has long been forbidden to Algerians. When mentioned, it most often refers to angry, diffuse and uncontrollable groups demanding that the regime responds to their demands. However, this street is also and more deeply characterized by a deafening silence. Indeed, preceding the Hirak, the popular protest movement, Algiers, like most urban centers, has become a ghost of itself.This article retraces the restrictions placed upon associative life and “ordinary” citizens’ right of expression, and problematizes the conception of the political that underlies the understanding of the “Algerian street.” We begin by examining the constitutionalist conception of the political, whose limits are blatant today. Firstly, this involves an analysis of the relationships between the rulers and the governed that take into account the ruptures between the successive Algerian political regimes and the “population.” Apprehended from a point of view that privileges the state, this disjunction has reinforced the idea that society has been depoliticized. Dwelling too much on the state and its forms of predation, change within society or activated by it are neglected, as are temporality and the effects of these changes. Secondly, our argument considers the “peripheral” street in order to describe the bases on which the street has become “regionalized”, and that led unexpectedly to the spread of the idea of the “political street”. Finally, we explore the meaning of the street politicity of the Hirak and its various expressions of citizenship.
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La rue a longtemps été interdite aux Algériens. Lorsqu’elle est mentionnée, elle renvoie le plus souvent à des groupes en colère, diffus et incontrôlables exigeant du régime qu’il réponde à leurs revendications. Mais cette rue se caractérise aussi et plus profondément par un silence assourdissant. En effet, précédant le  hirak, le mouvement de protestation populaire, Alger, à l’instar de la majorité des centres urbains, est devenue le fantôme d’elle-même.Cet article retrace les interdits touchant au droit à l’expression associative et citoyenne en problématisant la conception du politique sous-jacente à l’appréhension de la « rue algérienne ». Dans un premier temps, nous faisons la critique de la conception constitutionnaliste du politique dont les limites sont aujourd’hui patentes. Nous analysons les rapports entre les gouvernants et les gouvernés en prenant en compte la déliaison qui existe entre les régimes politiques successifs et la « population ». Cette déliaison, souvent pensée du point de vue de l’État, a renforcé l’idée de la dépolitisation de la société. Mais à trop s’attarder sur l’État et ses formes de prédations, les points de ruptures inscrits dans la société ou activés par elle ont été négligés, comme l’ont été la temporalité et les effets de ces ruptures. Nous revenons dans un deuxième temps sur la rue « périphérique », pour montrer les points d’appui qui ont aidé à « régionaliser » la rue et qui ont, de façon inattendue, facilité la diffusion de l’idée de « rue politique ». Enfin, nous nous arrêtons aux significations prises par la politicité de la rue dans le  hirak et ses différentes manifestations de la citoyenneté.

The street has long been forbidden to Algerians. When mentioned, it most often refers to angry, diffuse and uncontrollable groups demanding that the regime responds to their demands. However, this street is also and more deeply characterized by a deafening silence. Indeed, preceding the Hirak, the popular protest movement, Algiers, like most urban centers, has become a ghost of itself.This article retraces the restrictions placed upon associative life and “ordinary” citizens’ right of expression, and problematizes the conception of the political that underlies the understanding of the “Algerian street.” We begin by examining the constitutionalist conception of the political, whose limits are blatant today. Firstly, this involves an analysis of the relationships between the rulers and the governed that take into account the ruptures between the successive Algerian political regimes and the “population.” Apprehended from a point of view that privileges the state, this disjunction has reinforced the idea that society has been depoliticized. Dwelling too much on the state and its forms of predation, change within society or activated by it are neglected, as are temporality and the effects of these changes. Secondly, our argument considers the “peripheral” street in order to describe the bases on which the street has become “regionalized”, and that led unexpectedly to the spread of the idea of the “political street”. Finally, we explore the meaning of the street politicity of the Hirak and its various expressions of citizenship.

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