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L’année 2011 a connu un véritable séisme politique dans le monde arabe. C’est en Tunisie que la révolution a débuté. Ces bouleversements majeurs, constituant l’événement politique le plus important depuis la fin de l’ère coloniale, allaient s’élargir et connaitre un second souffle en 2019. Une décennie après les premières vagues de contestations, quel bilan peut-on dresser aujourd’hui ? Les revendications exprimées dans les places publiques traduisent bien une véritable volonté de changement. Au-delà de toute spéculation sur l’évolution des processus de transition en cours, les nouvelles élites ont-elles un projet de société alternatif à proposer aux peuples après des années d’autoritarisme ? L’actuel bouillonnement culturel, idéologique et politique sans précédant annonce une réelle rupture. L’article vérifiera l’hypothèse selon laquelle l’entrée dans la modernité politique nécessite le dépassement d’une certaine culture politique entretenant l’immobilisme.

The year 2011 was marked by a real political earthquake in the Arab world. It is in Tunisia that the revolution began. These major upheavals are the most important political event since the end of the colonial era, and they were amplified and experienced a second wave in 2019. A decade after the first waves of protests, what conclusions can we draw today? The demands expressed in public places reflect a real desire for change. Beyond any speculation on the evolution of the ongoing transition processes, do the new elites have an alternative societal project to propose to the peoples after years of authoritarianism? The current cultural, ideological and political ferment without precedent announces a real rupture. The article will verify the hypothesis according to which the entry into political modernity requires the overcoming of a certain political culture that maintains immobility.