Gouvernementalités de et par l’attente de la diaspora syrienne
Type de matériel :
47
Fondé sur un travail d’enquête ethnographique, cet article porte sur l’administration consulaire syrienne à Istanbul. Il est plus précisément consacré à l’analyse du lien produit par le consulat et qui subsiste par-delà l’exil entre les Syriens exilés de guerre et le régime qui les a acculés au départ. À travers l’analyse des espaces de la rencontre administrative et des multiples régimes de temporalité dans lesquels elle s’insère, l’article interroge la politique du régime assadien en direction des exilés en explorant une hypothèse double. D’une part, le pouvoir du régime s’exercerait par l’emprise de ce dernier sur le temps des administrés au travers d’une politique de l’attente. D’autre part, l’État syrien mettrait en œuvre une politique par l’attente, destinée à assujettir ces mêmes administrés.
Drawing on an ethnographic research study, this article focuses on Syrian consular administration in Istanbul. More specifically, it analyzes the link produced by the consulate between Syrians living abroad and the regime that forced them to leave, a link that persists beyond exile. Through an analysis of the spaces in which these administrative encounters take place, and the multiple time frames that govern them, this article examines the Assadian regime’s policy toward exiles by exploring a dual hypothesis. On the one hand, that the regime’s power is exercised through its control over the time of those under its jurisdiction, through a policy of waiting. On the other, that it implements a policy through waiting, in which waiting is used to subjugate exiled populations.
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