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L’hôpital public en France souffre depuis plusieurs années d’un problème d’attractivité, situation aggravée par la pandémie de COVID. Face à un contexte réglementaire strict, au-delà des négociations sur les effectifs, les médecins et cadres du secteur public hospitalier peuvent s’efforcer d’innover, en repensant eux-mêmes leurs organisations (Nobre, 2013b), afin de les rendre plus attractives aux soignants. Cet article propose d’étudier la question de l’attractivité à travers l’investigation du lien entre structure, technologie et métier. Comment articuler les choix organisationnels (structure et processus opérationnels) et l’implantation d’une nouvelle technologie afin d’atteindre un objectif d’attractivité des métiers ? Nous essayons de répondre à ces questions grâce à un étude de cas unique (Yin, 2018), dont les sources empiriques viennent d’un travail de recherche-intervention (Moisdon, 2015) mené au sein d’un pôle réunissant les quatre services d’anatomie et cytologie pathologiques (ACP) d’un groupe hospitalier universitaire. Ces services se sont engagés dans l’acquisition d’une nouvelle technologie – la numérisation de lames par scanner – impliquant de nouvelles perspectives de restructuration de l’environnement de travail. Le projet propose un géo-regroupement physique du processus technique de fabrication de lames et un télé-regroupement médical, avec une mise en commun des expertises diagnostiques des quatre services. Nous montrons que, afin de soutenir et de faire de ce processus un levier d’attractivité et de performance, deux dynamiques identitaires critiques semblent émerger (Sardas et al., 2011). La première, de nature individuelle, concerne l’accompagnement de la transformation des métiers. La deuxième, de nature plus collective, concerne l’espace de développement des liens transverses entre les services, afin de remettre en perspective leurs possibilités de collaboration et d’intégration. Les résultats de notre étude nous permettent également de proposer une nouvelle façon d’envisager le rôle des pôles à l’hôpital, en tant que cadre permettant la maturation et la gestion de projets ayant du sens pour les acteurs de terrain (Vallejo et al., 2020).

Public hospitals in France have been suffering for several years from an attractiveness problem, which has only been made worse by the COVID pandemic. Faced with the sector’s strict regulatory context, beyond negotiating on staff numbers, doctors and health managers can strive to innovate, by rethinking their organizations (Nobre, 2013), in order to make them more attractive to caregivers. This article aims to study attractiveness by investigating the link between structure, technology and métier. How to articulate organizational choices (structure and operational processes) and the implementation of a new technology in order to achieve a goal of professional attractiveness ? We examine these questions with a single case study (Yin, 2018). Our empirical material comes from a research-intervention work (Moisdon, 2015) carried out within an inter-establishment pôle bringing together four anatomy and pathological cytology (ACP) services of a public hospital group in the Parisian region. These services wish to acquire a new technology – the digitization by scanner – implying new perspectives for restructuring their work environment. The project proposes a physical geo-grouping of the technical process of manufacturing samples and a medical remote-grouping, with a pooling of the diagnostic expertise of the four services. We show that, to support and make this process a lever of attractiveness and performance, two critical identity dynamics seem to emerge (Sardas et al., 2011). The first, at an individual level, concerns support for the transformation of professions. The second has a more collective nature and concerns the space for the development of cross-functional links between services, in order to put their possibilities of collaboration and integration into perspective. Our results allow us to propose a new way of considering the role of pôles in the hospital, as a framework for the development and management of projects that are meaningful to health workers (Vallejo et al., 2020).