La démographie du mariage arabo-musulman : tradition et changement
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Dans toute population, le sexe qui se marie le plus jeune se trouve en excédent sur le « marché matrimonial ». Il s’agit généralement des femmes. Dans certaines sociétés, cet excédent engendre un surcroît de célibat définitif chez les femmes. La tradition arabo-musulmane, qui proscrit par ailleurs le célibat pour la femme comme pour l’homme, s’est appuyée sur deux institutions pour résorber ce surplus : la polygamie et la répudiation. La première a toujours été rare, mais la seconde, par sa fréquence très élevée dans le passé, apparaît comme la clé de voûte de l’équilibre du marché matrimonial. D’autres institutions y concourent, notamment la dot et le mariage préférentiel entre cousins parallèles. Durant ce dernier quart du vingtième siècle, les sociétés arabes n’échappent pas à la remise en cause, peut-être universelle, des traditions familiales. Mais, tandis qu’en Europe c’est par la montée du divorce et le refus du mariage qu’elle se manifeste, dans les pays arabes, c’est au contraire dans la stabilisation du mariage que réside le véritable changement.
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