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Le monde arabe pose des enjeux de connaissance particulièrement importants depuis une décennie. Crises du développement et des diverses stratégies économiques, fragilité des systèmes politiques, vagues de mouvements sociaux et remontées culturelles : ces phénomènes mettent en question le champ d’études, les paradigmes et les systèmes d’interprétation qui se sont constitués avec les décolonisations autour des années 50. Si des réorientations, des renouvellements non négligeables sont en cours, les études arabes en France, comme les études tiers-mondistes en général, ne paraissent pas en mesure de répondre aux défis du moment. Elles sont marginalisées dans un système de sciences sociales plus « hexagonalistes » que jamais. Surtout, les spécialistes du Maghreb et du Machrek ne parviennent pas à « placer » leur savoir, ni dans un paysage intellectuel, ni dans un paysage audiovisuel où dominent le repli européo-centriste et l’obsession du désordre du tiers monde.