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(Dis)continuités de la crise et de ses usages : 2022, une année charnière pour « la crise des réfugiés » ?

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2024. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : L’invasion de l’Ukraine en mars 2022 déclenche un important mouvement de population vers les pays d’Europe – « la crise des réfugiés la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ». Pour y faire face, l’Union européenne active la directive 2001/55/CE accordant une protection temporaire à tous les Ukrainiens. Dans le discours de presse, la comparaison avec les événements de 2015 ( la crise migratoire, la crise de l’accueil, etc.) est omniprésente, du « changement de paradigme » au « double standard ». Cette contribution s’intéresse à la manière dont le même syntagme nominal (SN), la crise, construit différemment ces deux événements migratoires et à la mesure dans laquelle le cadrage des événements liés à l’Ukraine en 2022 constitue véritablement une rupture en matière de politique migratoire. Menée sur un corpus de presse belge, l’analyse s’articule autour de deux volets : l’analyse du sens et de la référence du SN la crise et son fonctionnement dans ce nouveau contexte migratoire, et l’analyse des autres dénominations qui circulent dans le discours de presse pour référer aux événements liés à l’Ukraine. Les résultats de l’analyse mettent en évidence l’usage polyréférentiel, parfois flou, du SN la crise d’une part, et sa substitution par d’autres SN ( la guerre, le conflit, la lutte) d’autre part. Dans le corpus, le SN la crise ne fait pas uniquement référence au phénomène migratoire et s’attarde surtout sur les conséquences de l’événement lui-même. L’usage des SN la guerre, le conflit, la lutte témoigne par ailleurs d’une volonté de cadrer les événements comme tels, réactivant la mémoire discursive des guerres antérieures et légitimant ainsi l’accueil des réfugiés ukrainiens au sein de l’Union européenne.Abrégé : ‪The invasion of Ukraine in March 2022 triggered a major population movement towards European countries – “the fastest refugee crisis in Europe since the Second World War”. In response, the European Union implemented Directive 2001/55/EC granting temporary protection to all Ukrainians. In the press discourse, comparisons with the events of 2015 (the migration crisis, the reception crisis, etc.) are omnipresent, from the “shift in paradigm” to the “double standard”. This contribution studies the way in which the same noun phrase (NP) the crisis constructs these two migration events differently, and the extent to which the framing of events linked to Ukraine in 2022 truly constitutes a break in migration policy. Based on a corpus of Belgian press articles, the analysis is divided into two parts: an analysis of the meaning and reference of the NP the crisis and how it operates in this new migration context, and an analysis of the other terms used in press discourse to refer to the events linked to Ukraine. The results of the analysis highlight the polyreferential and sometimes vague usage of the NP the crisis on the one hand, and its substitution by other NPs ( the war, the conflict and the struggle) on the other. In the corpus, the NP the crisis does not refer solely to the migratory phenomenon and focuses mainly on the consequences of the event itself. The usage of the NPs the war, the conflict and the struggle also shows a desire to frame the events as such, reactivating the discursive memory of previous wars and thus legitimising the reception of Ukrainian refugees within the European Union.‪Abrégé : ‪La invasión de Ucrania en marzo de 2022 desencadenó un gran movimiento de población hacia países europeos, la crisis de refugiados más rápida en Europa desde la Segunda Guerra Mundial. En respuesta, la Unión Europea aplicó la Directiva 2001/55/CE por la que se concedía protección temporal a todos los ucranianos. En el discurso de la prensa, las comparaciones con los acontecimientos de 2015 (crisis migratoria, crisis de acogida, etc.) son omnipresentes, desde el cambio de paradigma hasta el doble rasero. Esta contribución examina la forma en que un mismo sintagma nominal (SN), «la crisis», construye de manera diferente estos dos acontecimientos migratorios, y en qué medida el encuadre de los acontecimientos vinculados a Ucrania en 2022 constituye realmente una ruptura en la política migratoria. A partir de un corpus de artículos de la prensa belga, el análisis se divide en dos partes: el análisis del significado y la referencia del sintagma nominal (SN) «la crisis» y cómo funciona en este nuevo contexto migratorio, y el análisis de las demás denominaciones utilizadas en el discurso de la prensa para referirse a los acontecimientos vinculados a Ucrania. Los resultados del análisis ponen de relieve, por una parte, el uso polirreferencial y a veces vago del SN «la crisis» y, por otra, su sustitución por otros SN («la guerra», «el conflicto», «la lucha»). En el corpus, el SN «la crisis» no se refiere únicamente al fenómeno de la migración, sino que se centra sobre todo en las consecuencias del propio acontecimiento. El uso de los SN «la guerra», «el conflicto» y «la lucha» muestra también una voluntad de enmarcar los acontecimientos como tales, reactivando la memoria discursiva de guerras anteriores y legitimando así la acogida de refugiados ucranianos en el seno de la Unión Europea.‪
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L’invasion de l’Ukraine en mars 2022 déclenche un important mouvement de population vers les pays d’Europe – « la crise des réfugiés la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ». Pour y faire face, l’Union européenne active la directive 2001/55/CE accordant une protection temporaire à tous les Ukrainiens. Dans le discours de presse, la comparaison avec les événements de 2015 ( la crise migratoire, la crise de l’accueil, etc.) est omniprésente, du « changement de paradigme » au « double standard ». Cette contribution s’intéresse à la manière dont le même syntagme nominal (SN), la crise, construit différemment ces deux événements migratoires et à la mesure dans laquelle le cadrage des événements liés à l’Ukraine en 2022 constitue véritablement une rupture en matière de politique migratoire. Menée sur un corpus de presse belge, l’analyse s’articule autour de deux volets : l’analyse du sens et de la référence du SN la crise et son fonctionnement dans ce nouveau contexte migratoire, et l’analyse des autres dénominations qui circulent dans le discours de presse pour référer aux événements liés à l’Ukraine. Les résultats de l’analyse mettent en évidence l’usage polyréférentiel, parfois flou, du SN la crise d’une part, et sa substitution par d’autres SN ( la guerre, le conflit, la lutte) d’autre part. Dans le corpus, le SN la crise ne fait pas uniquement référence au phénomène migratoire et s’attarde surtout sur les conséquences de l’événement lui-même. L’usage des SN la guerre, le conflit, la lutte témoigne par ailleurs d’une volonté de cadrer les événements comme tels, réactivant la mémoire discursive des guerres antérieures et légitimant ainsi l’accueil des réfugiés ukrainiens au sein de l’Union européenne.

‪The invasion of Ukraine in March 2022 triggered a major population movement towards European countries – “the fastest refugee crisis in Europe since the Second World War”. In response, the European Union implemented Directive 2001/55/EC granting temporary protection to all Ukrainians. In the press discourse, comparisons with the events of 2015 (the migration crisis, the reception crisis, etc.) are omnipresent, from the “shift in paradigm” to the “double standard”. This contribution studies the way in which the same noun phrase (NP) the crisis constructs these two migration events differently, and the extent to which the framing of events linked to Ukraine in 2022 truly constitutes a break in migration policy. Based on a corpus of Belgian press articles, the analysis is divided into two parts: an analysis of the meaning and reference of the NP the crisis and how it operates in this new migration context, and an analysis of the other terms used in press discourse to refer to the events linked to Ukraine. The results of the analysis highlight the polyreferential and sometimes vague usage of the NP the crisis on the one hand, and its substitution by other NPs ( the war, the conflict and the struggle) on the other. In the corpus, the NP the crisis does not refer solely to the migratory phenomenon and focuses mainly on the consequences of the event itself. The usage of the NPs the war, the conflict and the struggle also shows a desire to frame the events as such, reactivating the discursive memory of previous wars and thus legitimising the reception of Ukrainian refugees within the European Union.‪

‪La invasión de Ucrania en marzo de 2022 desencadenó un gran movimiento de población hacia países europeos, la crisis de refugiados más rápida en Europa desde la Segunda Guerra Mundial. En respuesta, la Unión Europea aplicó la Directiva 2001/55/CE por la que se concedía protección temporal a todos los ucranianos. En el discurso de la prensa, las comparaciones con los acontecimientos de 2015 (crisis migratoria, crisis de acogida, etc.) son omnipresentes, desde el cambio de paradigma hasta el doble rasero. Esta contribución examina la forma en que un mismo sintagma nominal (SN), «la crisis», construye de manera diferente estos dos acontecimientos migratorios, y en qué medida el encuadre de los acontecimientos vinculados a Ucrania en 2022 constituye realmente una ruptura en la política migratoria. A partir de un corpus de artículos de la prensa belga, el análisis se divide en dos partes: el análisis del significado y la referencia del sintagma nominal (SN) «la crisis» y cómo funciona en este nuevo contexto migratorio, y el análisis de las demás denominaciones utilizadas en el discurso de la prensa para referirse a los acontecimientos vinculados a Ucrania. Los resultados del análisis ponen de relieve, por una parte, el uso polirreferencial y a veces vago del SN «la crisis» y, por otra, su sustitución por otros SN («la guerra», «el conflicto», «la lucha»). En el corpus, el SN «la crisis» no se refiere únicamente al fenómeno de la migración, sino que se centra sobre todo en las consecuencias del propio acontecimiento. El uso de los SN «la guerra», «el conflicto» y «la lucha» muestra también una voluntad de enmarcar los acontecimientos como tales, reactivando la memoria discursiva de guerras anteriores y legitimando así la acogida de refugiados ucranianos en el seno de la Unión Europea.‪

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