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Résumé L’endométriose est une pathologie gynécologique bénigne, qui affecte 2,1 à 4,2 millions de femmes en France et 6 à 10 % des femmes en âge de procréer. Elle serait responsable de 30 à 40 % des cas d’hypo- ou d’infertilité. Cette baisse de fertilité est multifactorielle, liée à la maladie elle-même, mais aussi aux conséquences des chirurgies, notamment ovariennes, proposées. À ce titre, l’endométriose est maintenant reconnue comme une indication de préservation de fertilité (PF), majoritairement par vitrification d’ovocytes matures, en particulier en cas de lésions ovariennes récidivantes et bilatérales, ou avant des chirurgies potentiellement délétères sur la fertilité. Les recommandations françaises de 2017 (Collège national des gynécologues et obstétriciens français et Haute Autorité de santé) stipulent donc de limiter au maximum les chirurgies ovariennes dans ce contexte d’endométriose et de discuter les indications de PF en réunion de concertation pluridisciplinaire. Trois séries rétrospectives, publiées récemment, montrent que les chances de conserver un nombre suffisant d’ovocytes sont plus élevées chez les femmes de moins de 35 ans, n’ayant aucun antécédent de chirurgie ovarienne, et que l’utilisation des ovocytes vitrifiés dans le cadre d’une endométriose est une stratégie efficace, avec 46 % de naissances vivantes par femme, dans la série récente de Cobo. Cependant, la question des réelles indications de la PF et de sa place dans le parcours de vie d’une patiente atteinte reste entière : des outils doivent être construits pour affiner la prédiction du risque réel d’infertilité des patientes atteintes d’endométriose et leur proposer une stratégie de préservation à bon escient et au bon moment, pour un coût financier et humain raisonnable, validé par des études médico-économiques robustes.

Endometriosis is a benign gynecological pathology, affecting 2.1 to 4.2 million women in France and 6 to 10% of women of childbearing age. It is responsible for 30-40% of cases of hypo or infertility. This decrease in fertility is multifactorial, linked to the disease itself, but also to the consequences of the surgeries especially ovarian proposed. As such, endometriosis is now recognized as an indication of fertility preservation, mainly by vitrification of mature eggs, especially in cases of recurrent, bilateral ovarian lesions, or before potentially harmful fertility surgeries. The French recommendations of 2017 (CNGOF HAS) therefore recommend to limit ovarian surgeries as much as possible in this context of endometriosis and to discuss the indications of fertility preservation in the Plutidisciplinary Concertation Meeting. The 3 recently published retrospective series show that the chances of retaining a sufficient number of eggs are higher in women under 35 years of age, with no history of ovarian surgery, and that the use of vitrified eggs as part of endometriosis is an effective strategy, with 46% of live birth per woman, in the recent Cobo series. However, the question of the real indications of PF and its place in the life course of an affected patient remains unanswered: tools must be built to refine the prediction of the real risk of infertility of patients with endometriosis and to propose a strategy of preservation at the right time, for a reasonable financial and human cost, validated by robust medico-economic studies.