Infections congénitales à cytomégalovirus (CMV)
Type de matériel :
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RésuméLa prévalence des infections congénitales à cytomégalovirus (CMV) pendant la grossesse est de 0,6 à 2 % ; elle est la principale responsable des fœtopathies infectieuses. La virémie maternelle est responsable d’une atteinte placentaire qui se complique, ou non, d’atteinte fœtale dont la sévérité est inversement liée à l’âge gestationnel. Le taux de transmission mère/fœtus, au décours d’une primo-infection, augmente au cours de la grossesse passant de 30 à 34 % au premier trimestre à 58 à 71 % au troisième ; ce taux est 10 à 15 fois moins élevé pour les réinfections mais, en cas d’atteinte fœtale, le risque de séquelle neurosensorielle est similaire. Les lésions tissulaires sont secondaires à la réplication virale et à des lésions de fibrose et d’œdème ; elles induisent un environnement fœtal hypoxique et un relargage de cytokines. Le diagnostic anténatal repose essentiellement sur l’imagerie (échographie et IRM) ; la place des prélèvements invasifs par ponction du liquide amniotique est réduite. La sérologie spécifique – IgG, IgM et surtout du test d’avidité – dont la réalisation systématique en début de grossesse n’est pas recommandée en France, confirme l’infection et son caractère récent. En post-natal, le diagnostic repose sur les tests virologiques (PCR urines puis sang) qui sont demandés soit devant l’anamnèse pré-natale soit dans le bilan de signes cliniques – dont un retard de croissance intra utérin (RCIU) isolé – compatibles avec le CMV. Les complications neurosensorielles – et en particulier la surdité – sont observées dans 33 % des formes symptomatiques à la naissance mais aussi 10 % des formes asymptomatiques. Une charge virale supérieure à 10 000 copies/mL dans les formes symptomatiques et supérieure à 17 000 copies dans les formes latentes est associée à un risque accru de séquelles.Le ganciclovir et son dérivé oral le valganciclovir est 10 fois plus actif que l’aciclovir contre le CMV. Ses indications ne sont pas consensuelles, en particulier en l’absence de donnée à moyen/long terme sur sa toxicité chez l’enfant. Dans les formes symptomatiques, son utilisation prolongée pendant six mois réduit le risque de surdité sévère et améliore le pronostic neurologique à moyen terme. La prévention de l’infection à CMV pendant la grossesse repose sur le respect des mesures barrière, en particulier vis-à-vis du nourrisson ; elle est efficace mais insuffisamment connue.
Congenital cytomegalovirus (CMV) is the most frequent, yet under-recognised, infectious cause of newborn malformation. Prevalence rate during pregnancy of CMV infection is 0,6 to 2%. Primary CMV infection is associated with a high maternal-to-child transmission rate (30 à 70%); up to 15% of these infected neonates will be symptomatic at birth and develop permanent sequelae that usually involve the central nervous system. During pregnancy, congenital infection is suspected more on foetal abnormality by ultra sound and MRN than invasive procedures via amniotic fluid puncture. Specific serology is not routinely recommended in France at the beginning of pregnancy. IgG, IgM and especially anti-CMV IgG avidity confirm maternal infection and its occurrence during pregnancy. At birth, a specific PCR in urines confirm the diagnosis; higher whole blood viral load before initiation of antiviral therapy has a predictive value for long-term outcomes. These investigations are recommended if a CMV infection was suspected/confirmed during pregnancy and also in neonates who have clinical signs – including isolated retarded growth foetus – consistent with viral infection. Children with symptomatic congenital CMV may have sequelae in 50% of cases, including deafness and neurological impairment; these complications are also observed in 10 % of asymptomatic children. Prediction of developmental disabilities, at birth, is difficult. A blood viral load, in the first month of life, more than 10 000 copies/ml in symptomatic forms and more than 17 000 copies in latent forms, increases the risk of sequelae.Ganciclovir (GCV) and valganciclovir (VGCV) are efficient against CMV but its use in neonates and infants infected by CMV is always under investigations. The main questioning concerns the paucity of clinical data on medium/long term toxicity in infants and children. In symptomatic infants, GCV/VGCV during 6 months decreases the rate of severe deafness and improves neurological development in the first years of life.CMV infection during pregnancy is reduced by hygienic measures avoiding particularly closed contact with infants who are the main reservoir of infection.
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