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Demandez le programme ! Quelques réflexions sur le « programme de transferts spéciaux »

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2007. Ressources en ligne : Abrégé : On a vu apparaître ces dernières années, dans le vocabulaire de la contre-terreur développé par l’administration des Etats-Unis, une nouvelle expression – extraordinary rendition, que l’on traduit généralement en français par « transferts spéciaux ». L’auteur tente, dans cet article, de poser quelques questions actuelles à propos de la souveraineté et des frontières, en partant des dispositifs et des usages que suppose cette notion de « transferts spéciaux ».Le dispositif mondial intégré de contre-terreur a, pour Alain Brossat, une triple implication : concernant la souveraineté des Etats, le statut des frontières (la territorialité), et enfin celui des libertés des personnes. Il constate que ces pratiques, avec les fortes mobilités qu’elles supposent, se situent par-delà une économie traditionnelle de la souveraineté. Ce qui apparaît clairement, c’est que la « lutte contre le terrorisme » international, notamment le « terrorisme islamiste », en tant qu’objectif prioritaire autour duquel les Etats du monde entier sont conviés par la puissance US à se rassembler, nourrit l’affaiblissement de la souveraineté dans ses formes traditionnelles. Mais ce qui est remarquable, c’est que ce ne sont pas des souverainetés qui sont violées comme dans un régime de relations interétatiques traditionnel, où un puissant agresse un faible, où un conquérant s’empare d’un territoire voisin ; au contraire, ce sont des souverainetés qui, sur un mode consensuel, tacite ou négocié, renoncent à exercer une de leurs prérogatives classiques et accordent au bras armé de la surpuissance de véritables zones mobiles d’extraterritorialité qui lui laissent les mains libres pour développer sa politique antiterroriste mondiale par les moyens qui lui conviennent. Tout se passe donc comme si c’étaient les Etats eux-mêmes qui avaient compris qu’ils ont, en partie au moins, cessé d’être, globalement et inconditionnellement, leur fin à eux-mêmes en en eux-mêmes.
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On a vu apparaître ces dernières années, dans le vocabulaire de la contre-terreur développé par l’administration des Etats-Unis, une nouvelle expression – extraordinary rendition, que l’on traduit généralement en français par « transferts spéciaux ». L’auteur tente, dans cet article, de poser quelques questions actuelles à propos de la souveraineté et des frontières, en partant des dispositifs et des usages que suppose cette notion de « transferts spéciaux ».Le dispositif mondial intégré de contre-terreur a, pour Alain Brossat, une triple implication : concernant la souveraineté des Etats, le statut des frontières (la territorialité), et enfin celui des libertés des personnes. Il constate que ces pratiques, avec les fortes mobilités qu’elles supposent, se situent par-delà une économie traditionnelle de la souveraineté. Ce qui apparaît clairement, c’est que la « lutte contre le terrorisme » international, notamment le « terrorisme islamiste », en tant qu’objectif prioritaire autour duquel les Etats du monde entier sont conviés par la puissance US à se rassembler, nourrit l’affaiblissement de la souveraineté dans ses formes traditionnelles. Mais ce qui est remarquable, c’est que ce ne sont pas des souverainetés qui sont violées comme dans un régime de relations interétatiques traditionnel, où un puissant agresse un faible, où un conquérant s’empare d’un territoire voisin ; au contraire, ce sont des souverainetés qui, sur un mode consensuel, tacite ou négocié, renoncent à exercer une de leurs prérogatives classiques et accordent au bras armé de la surpuissance de véritables zones mobiles d’extraterritorialité qui lui laissent les mains libres pour développer sa politique antiterroriste mondiale par les moyens qui lui conviennent. Tout se passe donc comme si c’étaient les Etats eux-mêmes qui avaient compris qu’ils ont, en partie au moins, cessé d’être, globalement et inconditionnellement, leur fin à eux-mêmes en en eux-mêmes.

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