La création et l'aménagement des catacombes. Premier musée souterrain de France au début de l'Empire, sous l'égide de L.É.F. Héricart Ferrand, entre 1809 et 1815
Type de matériel :
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RésuméC’est à la transition fin XIIe / début XIIIe siècle que les premières carrières souterraines furent exploitées à Paris et dans la campagne des environs, succédant à l’extraction à ciel ouvert apparue du temps de l’occupation romaine. La pierre ainsi produite servit pendant plusieurs siècles à construire les monuments, les palais et les riches demeures de la capitale, mais aussi les ponts, les quais, etc. En 1777 le service, toujours actif de nos jours, fut créé : l’Inspection des Carrières (= IDC), aujourd’hui Inspection Générale des Carrières.Quelques années plus tard, l’administration de Louis XVI décida – pour des raisons d’hygiène – de faire transférer dans une partie de ces carrières, au lieu-dit la Tombe-Issoire alors en proche banlieue, l’ensemble des ossements du cimetière des Saints-Innocents. La délocalisation de cette population de trépassés fut suivie de celle de quasiment tous les cimetières parisiens avoisinant des lieux de cultes. Charles-Axel Guillaumot (premier Inspecteur général des carrières) s’occupa du dépôt des restes de centaines de milliers d’individus dans les galeries souterraines.C’est au tout début de l’Empire que son successeur Héricart de Thury décida d’aménager les Catacombes en vue de leur ouverture au public. Issu d’une famille de vieille noblesse, cet ingénieur des mines renommé, fut un homme profondément royaliste et religieux, d’une très grande curiosité et d’un immense savoir scientifique. C’est l’ensemble de ces qualités, imprégnées de quelques tendances de son époque – la mode égyptienne inspirée de la Campagne d’Égypte de Bonaparte en 1798, le début du romantisme – qui ont amené Héricart de Thury à faire ranger les ossements, à délimiter l’enceinte des Catacombes, et à décorer le lieu tel que nous le connaissons toujours. Il embellit aussi de plusieurs monuments le réseau complexe et plus vaste des anciennes carrières de la Ville de Paris, dont les catacombes ne sont que la partie émergée (car représentant 1/700e de la surface du Paris sous-miné).
The first underground exploitation of stone in Paris dates from the late 12th and early 13th Centuries, and the mining took place in the capital itself and surrounding areas. Prior to that, starting at the Roman occupation, extraction was open-cast. For centuries the city’s monuments, palaces, mansions as well as its bridges and quays were built from this subterranean resource. In 1777 a body was set up to administer stone extraction that still exists today, namely, the General Inspection of Quarries (IDC for “Inspection de Carrieres”.)Several years later, Louis XVI’s ministry decided, for reasons of health and safety, to move the entire contents of the cemetery of “Les Innocents” into a section of the mines in the suburbs called “La Tombe Issoire.” The removal of bodies from practically every cemetery in the city soon followed. Charles Axel Guillaumont (first head of the IDC) oversaw the transfer of bones of hundreds of thousands of individuals into the underground galleries, however it was his successor, Héricart de Thury, who decided to arrange the Catacombs with a view to opening them up to the public. This mining engineer from the old nobility combined deeply religious and royalist sentiments with an immense scientific knowledge and curiosity.The combination of these qualities as well as the fads of the period – Egyptomania (after the Napoleonic Campaign there) and the beginning of Romanticism – determined how Héricart de Thury was to lay out the bones, set the extent of, and the decoration for, the Catacombs as we see them today. He also embellished the network of ancient mines beneath the city with several monuments. The Catacombs make up only 1/700th of the total surface area of underground Paris – the mere tip of the iceberg.
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