Prise en charge de la carence martiale au cours de la maladie rénale chronique : mise au point et proposition d’un algorithme
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La carence martiale est très fréquente au cours de la maladie rénale chronique, y compris avant le stade de dialyse. Il s’agit d’un facteur indépendant de morbi-mortalité chez les patients insuffisants rénaux chroniques non dialysés. Au cours de la maladie rénale chronique, la carence martiale se définit par un coefficient de saturation de la transferrine < 20 % et/ou une ferritinémie < 100 μg/L. En France, environ la moitié des patients insuffisants rénaux chroniques non dialysés sont en carence martiale absolue (coefficient de saturation de la transferrine < 20 % et ferritinémie < 100 μg/L) et/ou fonctionnelle (coefficient de saturation de la transferrine < 20 % et ferritinémie > 100 μg/L). Malgré cela, la carence martiale n’est généralement pas recherchée. En effet, plus de 60 % des patients n’ont pas de mesure des paramètres martiaux au moins une fois par an. La carence martiale est également peu traitée : seuls 12 % des patients bénéficient d’une prescription de fer par voie orale ou intraveineuse. Le dépistage et la prise en charge précoce sont indispensables et devraient être systématiques. Pour une meilleure prise en charge de la carence martiale chez les patients insuffisants rénaux chroniques non dialysés, nous proposons un algorithme qui tient compte des recommandations actuelles et des données les plus récentes de la littérature. Le bilan sanguin initial nécessite le dosage de la concentration d’hémoglobine, du coefficient de saturation de la transferrine et de la ferritinémie. Un coefficient de saturation de la transferrine < 20 % permet d’établir le diagnostic de carence martiale et la ferritinémie oriente vers une carence martiale absolue ou fonctionnelle. Les deux valeurs combinées permettent d’adapter le traitement, surtout dans un contexte inflammatoire où le fer oral est peu ou pas efficace.
Iron deficiency is very common in chronic kidney disease, even before the dialysis stage. It is an independent factor of morbidity and mortality in patients with non-dialysis chronic kidney disease. During chronic kidney disease, iron deficiency is defined by a transferrin saturation <20% and/or a serum ferritin <100 μg/L. In France, about half of non-dialysis chronic kidney disease patients have absolute iron deficiency (transferrin saturation <20% and serum ferritin <100 μg/L) and/or functional iron deficiency (transferrin saturation <20% and serum ferritin >100 μg/L). Despite this, iron deficiency is usually not investigated. In fact, more than 60% of nephrologists do not assess iron status at least once a year. In addition, iron deficiency is rarely treated: only 12% of patients are prescribed oral or intravenous iron. Early detection and treatment are fundamental and should be systematic. In order to help improve the management of iron deficiency among non-dialysis chronic kidney disease patients, we propose an algorithm that takes into account current recommendations and the most recent data from the literature. Initial blood test requires the measurement of hemoglobin concentration, transferrin saturation and serum ferritin. A transferrin saturation <20% establishes the diagnosis of iron deficiency and the serum ferritin level points towards an absolute or functional deficiency. The combination of both values makes it possible to adapt the treatment, particularly in an inflammatory context where oral iron is not effective.
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