La négociation diplomatique au risque de la transparence : rôles et figures du secret envers des tiers
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RésuméCet article analyse le mouvement historique et politique qui, dans la négociation diplomatique, a modifié le statut du secret vis-à-vis de tiers. Institution incontestée depuis la Renaissance, le secret de la négociation – de son processus comme de son résultat – fut ébranlé à partir des Lumières par le principe de publicité, puis par l’ambition wilsonienne d’une diplomatie nouvelle. A l’époque contemporaine, une injonction de transparence expose de façon croissante les processus de négociation eux-mêmes. Prenant acte de cette évolution qui modifie l’insertion de la négociation dans son contexte au sens de Strauss, l’article étudie ensuite les justifications et les risques respectifs du secret et de la transparence envers des tiers. Un dilemme apparaît, ni le secret ni la transparence ne pouvant totalement exclure l’autre terme de la stratégie du négociateur : autant le secret vis-à-vis de tiers favorise l’efficacité du processus de négociation, autant la transparence renforce la légitimité du résultat négocié, et inversement.
This paper analyses the historical move, and its underlying political meaning, which modified the role of secrecy towards third-parties in diplomatic negotiation. An evident norm from the Renaissance, secrecy could veil both the negotiation process and its outcome. It was then contested from the Enlightenment to Wilson’s ambition of an open diplomacy. In contemporary times, an injunction of transparency gradually exposes negotiation arenas and processes. Following this perspective, the paper examines the justifications and risks of secrecy and transparency towards third-parties. As neither can permanently exclude the other in the negotiator’s strategy, it is shown that secrecy and transparency constitute a dilemma between efficiency of the process and legitimacy of the outcome.
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