La garde partagée des enfants : nouvelles solidarités parentales ou renouveau patriarcal ?
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Au Québec et dans plusieurs pays nordiques et anglo-saxons, la montée d’un paradigme androgyne des rapports entre les sexes est mise à profit dans la modernisation du patriarcat. Ce paradigme relève en grande partie d’un désir d’égalité que ne reflète pas la réalité sociale du partage des tâches éducatives des enfants. Il permet par ailleurs d’absorber, au niveau symbolique, certaines revendications féministes. À ce titre, la garde partagée est érigée en nouveau modèle neutre qui masque la pérennité des rapports sociaux de sexe. Mais l’émergence de la garde partagée comme modèle prend aussi ancrage dans de nouvelles pratiques de partage, négociées par des mères qui souhaitaient et qui ont réussi à se dégager, du moins partiellement, de la contrainte à la prise en charge quotidienne de leurs enfants.
Joint Custody of Children : New Solidarities Between Parents or Modernization of Patriarchy ? In Quebec as in other Nordic and English-speaking countries, androgyny as a main paradigm of gender relations is being put to use in the reconstruction of patriarchy. This paradigm emerges from a shared public desire for equality between the sexes. It does not, however, reflect the reality of perennial gender relations around the care of children, but makes it possible to absorb, albeit at a symbolic level, feminist discourse. Joint custody has been constructed in this way as a new model for the care and custody of children after divorce, but often does not take into account the burden of the primary caregiver. In analyzing this phenomenon, one must not forget, though, that joint physical custody is also in many cases a new way of sharing caregiving tasks and responsibilities and that it has been helpful to mothers who chose it.
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