Productivité littéraire de l’archive amateure : le cas de l’archive fan
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À partir de l’exemple du site Archive of Our Own, je m’intéresse au modèle de l’archive de fanfiction dans ce qu’il a de fécond, aussi bien sur le plan théorique que sur celui de la création de textes. À la fois espace de conservation, de production et de réception, l’archive fan se structure selon un principe de prolifération qui la distingue des répertoires officiels ayant tenté, au fil des années, de fixer le profil de ce que serait la « littérature numérique ». C’est en interrogeant cette distinction que l’on peut faire émerger les traits qui font de ce type d’archive une archive « ouverte » : la labilité de l’autorité et la réversibilité des rôles littéraires traditionnels, une prise de distance avec le principe sélectif et un usage mémoriel des textes participent à construire l’archive amateure comme lieu d’autodésignation au vocabulaire fluide. Placé au centre du propos, le concept d’« archive rouée » développé par Abigail De Kosnik permettra de mobiliser à nouveaux frais la réflexion derridienne sur l’archive et sa démocratisation.
This paper argues that the fanfiction archive offers a productive model for literary theory as well as textual creation. By combining the traditional functions of preservation, production and reception, the fan archive relies on a principle of textual proliferation that distinguishes it from institutional virtual archives built over the years to define the notion of “electronic literature”. This distinction will be analyzed in order to identify the features that make this type of archive an open one: reversibility of traditional literary roles, lack of textual selection, and memory-based literary practices. The key concept of “rogue archive”, as developed by Abigail De Kosnik, will be used to put into perspective Derrida’s reflections on archival democratization.
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