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RésuméDevant le sentiment d’une crise de l’éducation et la difficulté croissante d’enseigner, l’article tente de dépasser les constats pour analyser la crise des finalités de l’éducation dans notre culture. Les ravages des méthodes pédagogiques modernes sont souvent invoqués pour expliquer la crise. Selon ce point de vue, il faudrait revenir à des formes traditionnelles d’exercice de l’autorité et de transmission des savoirs. Nous proposons l’hypothèse que c’est au niveau des principes de l’éducation que les difficultés doivent être analysées. Le système scolaire français accorde une place privilégiée à l’émancipation, sans en préciser le sens : s’agit-il de l’émancipation de l’individu par le savoir, de l’émancipation politique par la citoyenneté ou de l’émancipation de l’enfant ? Le vrai problème est que l’individu en formation est aujourd’hui incité à se plier à de nouvelles normes, tandis que l’horizon du progrès collectif s’est effacé des consciences.

This article deals with the feeling of an educational crisis and the increasing difficulties in teaching ; trying to go further than such assertions, I attempt to analyze the crisis in the very finality of education in our culture. The damage caused by modern pedagogical methods is often alleged to account for the crisis. From such a standpoint, one should go back to traditional methods of authority and transmission of knowledge. Rejecting this idea, I present the following hypothesis : the difficulties should be analyzed on the level of the educational principles. The French school system privileges the notion of emancipation, without précising its meaning : it may mean the emancipation of the individual through knowledge, political emancipation by citizenship, or the emancipation of the child conceptions. The problem is that the individual in his formation is led to obey new norms whereas the prospect of a collective progress has vanished from our consciousness.