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Cet article se propose d’étudier la consommation de cannabis sur le lieu et lors du temps de travail chez les ouvriers de l’assistance en piste aéroportuaire. Pour ce faire, il se fonde sur une enquête ethnographique par observation participante réalisée de 2010 à 2012 sur un aéroport d’Île-de-France. Le contexte de précarisation de l’emploi et d’intensification du travail met les salariés de l’assistance en piste sous-traitée sous pression et accroît le mal-être au travail. On observe par ailleurs la présence (minoritaire) d’une consommation de cannabis, en dépit des règles et des contrôles de sécurité, dans les « coulisses » et les « à-côtés » du travail. On peut rendre compte de la poursuite d’une telle pratique malgré les risques encourus en l’analysant comme le support d’une stratégie de défense visant à mettre à distance la souffrance au travail.

This article studies cannabis consumption in the workplace among ground handling agents working in airports. To do so, it relies on an ethnographic research based on the method of participant observation, which took place from 2010 and 2012 within an airport located in the Paris region. The professional context of employment casualization and work intensification put the employees of subcontracted ground handling services under pressure and increase stress and other psychological discomfort at work. We can observe the (minor) use of cannabis behind and besides the “scenes” of work, in spite of security rules and controls enforced by airport authorities. The pursuit of such a deviant activity regardless of the risks can be analyzed as a mean to enforce a defense strategy to reduce psychological suffering a work.