Une chorégraphie pour rien. La communication politique lyautéenne et la distribution des pensions militaires au Maroc, après la Première guerre mondiale
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Après la Première Guerre mondiale, le Protectorat marocain est appelé à distribuer des pensions militaires aux Marocains anciens combattants ou à leurs ayants droits s’ils sont décédés. L’application de cette politique rencontre des difficultés pratiques, liées à l’incompatibilité apparente entre la « coutume musulmane » et le droit français. La Grande Guerre présente alors un paradoxe particulièrement prononcé. Ce moment de grande communication politique sur le thème de l’union de la France et du Makhzen révèle, dans son immédiate suite, les difficultés de médiation de l’État colonial avec la population marocaine. Cet article propose donc de nuancer la portée du discours lyautéen en scrutant l’application d’une politique publique destinée à récompenser les Marocains pour leur engagement au service de la France. La communication lyautéenne devient un moyen de dissimulation de l’impossible médiation des autorités coloniales avec la population marocaine.
After World War I, the French Protectorate on Morocco had to provide military pensions to Moroccan soldiers, or to their families. Implementing these pensions became hugely challenging, allegedly due to « Muslim customs ». These customs are actually a French avatar which aims to hide colonial difficulties to deal with social politics among Moroccan people. French Residence denied to Sherifian Monarchy the ability or the right to implement pensions, but could not succeed in substituting itself to traditional institutions. This case-study shows consequently to what extent the Lyautey discourse hided political inabilities of the colonial State.
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