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L’article s’intéresse à Chantiers nord africains, une revue professionnelle publiée entre 1928 et 1960 à Alger et dédiée à l’architecture des trois pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc) sous domination française. Il propose, en s’appuyant sur le corpus des projets présentés, de mettre en lumière le rôle de la revue dans le déploiement de la propagande coloniale, et son évolution au cours de la période. À travers l’analyse du corpus propre aux réalisations algériennes, l’article réévalue plus particulièrement les programmes d’habitat réalisés durant la décennie qui précède l’indépendance en 1962. Il met en parallèle la manière dont la revue présente la production architecturale et urbaine locale par rapport à la presse spécialisée métropolitaine, dans l’objectif de nourrir le débat sur un des poncifs de l’histoire de l’architecture qui donne à l’Afrique du Nord des années 1950, un statut de « laboratoire de la modernité ».

This article focuses on Chantiers nord africains, a trade magazine published between 1928 and 1960 in Algiers and dedicated to architecture in the three Maghreb countries (Tunisia, Algeria and Morocco) under French domination. Drawing on the corpus of projects presented, the paper highlights the magazine’s role in the deployment of colonial propaganda, and its evolution over the period. Through an analysis of the corpus of Algerian projects, the article reassesses the housing programs carried out in the decade leading up to independence in 1962. It compares the way in which the magazine presents local architectural and urban production with that of the specialized metropolitan press, with the aim of fueling debate on one of the clichés of architectural history that gives North Africa in the 1950s the status of a “laboratory of modernity”.